vendredi 13 février 2009

Guerres civiles

Une bande dessinée coup-de-poing, un véritable uppercut à l'estomac dont on ne sort pas indemne : c'est "Guerres civiles" de Jean-David Morvan, Sylvain Ricard et Christophe Gaultier.

En France, de nos jours. Une guerre civile a éclaté entre différentes factions régionalistes (basques, bretons, provençaux, occitans etc.) et la situation a dérapé hors de tout contrôle. Les chars sont entrés dans Paris pour tenter de rétablir l'ordre mais les villes sont aux mains de bandes plus ou moins organisées et l'anarchie règne. Les habitations sont pillées, les agressions de nuit se multiplient, les autoroutes sont devenus de véritables coupe-gorges et de douteuses milices patrouillent et organisent le marché noir. Ce qui intéresse les auteurs, ce n'est pas tant les raisons politiques et sociales qui ont conduit le pays au chaos mais la façon dont les protagonistes de l'histoire se dépatouillent dans cette effrayante toile d'araignée. Et pour enfoncer le clou, les deux scénaristes et le dessinateur de la BD, flanqué d'un malheureux éditeur japonais qui ne parvient pas à quitter le pays, se mettent en scène eux-mêmes dans l'oeil du cyclone et nous forcent à nous poser cette troublante question : comment se comportent des hommes ordinaires dans des situations extraordinaires?

Avec un réalisme diabolique et une vraie sincérité, les auteurs nous tendent un miroir inquiétant, peu flateur mais non dépourvu d'espoir.
Une fois le livre refermé, on reprend son souffle et on s'interroge : à leur place, serions-nous vraiment les héros que nous rêvons d'être? Ou, tout simplement, tenterions-nous, avec beaucoup de mal, de rester, malgré tout, des humains?

mardi 10 février 2009

Voyages voyages

8h35. De retour de l'école où je viens d'accompagner Eponine, je m'apprête à rentrer chez moi quand j'aperçois, sur le trottoir d'en face, un monsieur à lunettes descendre d'un taxi.
L'homme, la soixantaine fringuante, semble joyeux, rempli d'énergie positive, et, fait surprenant en cette saison, son visage est extrèmement bronzé. Dans cette atmosphère glaciale et humide, il ne porte qu'une veste assez légère mais ne paraît pas incommodé par le froid. Le chauffeur lui tend aimablement sa grosse valise à roulette et le salue de la main. Tandis que son client s'éloigne d'un pas décidé, le conducteur le regarde partir, bienveillant. Ses yeux brillent et il sourit sous sa moustache. Puis il s'allume une cigarette et la fume voluptueusement, adossé au coffre de sa voiture. Entre ces deux hommes qui, somme toute, ne se connaissent pas et ne se reverront probablement jamais, il flotte comme un parfum de connivence.
Je ferme les yeux et les imagine, quelques minutes auparavant, en train de discuter avec animation dans le taxi. Ils reviennent de l'aéroport d'Orly (à moins que ce ne soit de Roissy?), où le client a atteri tôt ce matin en provenance du Maghreb ou de tout autre destination chaude et exotique. Le client était avide de partager ses impressions de voyage et le chauffeur ravi de cueillir au vol des bribes de dépaysement. Ils ont échangé, complices, divers propos sur les souks, les femmes et l'odeur de la mer. Et mine de rien, ils ont retardé le plus possible le moment où l'hiver, la vie normale et la première cigarette les rattraperaient tous les deux.

lundi 9 février 2009

Cali l'inclassable


Ce vendredi soir, nous avions rendez-vous avec Bruno Caliciuri, alias le chanteur Cali, en concert à la salle Paul B. de Massy pour présenter son dernier opus intitulé "L'Espoir". Nous l'avions déjà vu en public dans cette même salle il y a trois ans, alors qu'il commençait tout juste à être connu et avions été emballé par son talent explosif, sa formidable énergie et sa désarmante sincérité.
Et nous n'avons pas été déçu.

Après "L'Amour parfait" et "Menteur", deux albums centrés sur son malaise existentiel et ses déceptions amoureuses, Cali a décidé d'ouvrir les yeux sur l'extérieur et d'entrer en résistance sur des thèmes qui lui tiennent à coeur : la société, l'engagement, la solidarité. Héritier déclaré de Léo Ferré et Georges Moustaki, et plus près de nous de Lavilliers et Thiéfaine, Cali, notoirement de gauche, ne mâche pas ses mots, tant et si bien que son temps de parole dans les medias est comptabilisé avec le temps de parole du PS... Voilà sa punition pour avoir participé au concert du stade Charléty en 2007 et avoir ouvertement soutenu Ségolène Royal à l'élection présidentielle - la chanson-titre de l'album a d'ailleurs été rageusement écrite le soir de la victoire de Sarkozy. "L'Espoir" est donc un album politique, plein de bruit et de fureur, de colère et d'espoir justement, d'émotions fortes et d'amour pas parfait, mais bon c'est le seul qu'on ait. Et Cali est en passe de ravir à Renaud le titre de "chanteur énervé, voire énervant".

Ceci étant dit, qu'on adhère totalement au message délivré ou qu'on trouve certaines de ses revendications naïves ou exagérées, on ne peut qu'être embarqué par ses talents de musicien, sa fougue, la sincérité de ses engagements et cet énorme pouvoir de sympathie qui émane de lui lors de ses concerts.
Car en concert, Cali est toujours aussi bon, voire même meilleur qu'à ses débuts. Sa voix a encore gagnée en puissance et en maîtrise, ses musiciens sont au top et ses réarrangements de chansons nous les font découvrir une seconde fois. Quant à son énergie légendaire, elle n'a en rien été entamée par une cheville cassée et divers autres foulures en concert et à quarante piges passées, il continue de caracoler sur scène et dans les gradins.
Que voulez-vous, Cali, il est comme ça : fou, fou, fou.
Sincérité, engagement, et des putains de belles chansons, c'est le cocktail détonnant de Cali le magnifique.

C'est beau, l'hiver

Quand Régis emmène les filles en balade...

dimanche 8 février 2009

Les grands cousins

Aujourd'hui 8 Février, Régis a 41 ans et mes neveux 9 ans. Comme tous les ans, ceux-ci s'empressent d'appeler leur oncle pour lui souhaiter un bon anniversaire, et s'entendre répondre, entre deux fous-rires :
- Bon anniversaire à vous aussi, les gars!

Dans l'après-midi, nous sommes invités à Maisons-Alfort pour fêter l'événement autour d'un café, de quelques bouteilles de champagne et de quantités de gâteaux et sucreries. Les filles sont impatientes d'y aller, Eponine parce qu'elle meurt d'envie de retrouver ses cousins Julien et Matéo, et Sidonie parce qu'elle va jouer avec "sa Lilie", sa cousine d'un an son aînée et son modèle en tout.
Une bonne partie de la famille a répondu présente, même Mamie G., sortie de l'hôpital et en grande forme, qui taquine et chatouille les deux petites pour leur arracher des bisous.

A la fin de la journée, Sidonie s'écroule dans la voiture, épuisée, repue et ravie d'avoir fait la folle avec "sa Lilie". Eponine, elle, semble songeuse au fond de son siège auto.
-Eh bien ma chérie, tu t'es bien amusée avec tes cousins?
Son "oui" est moins enthousiaste qu'à l'accoutumée. On l'interroge plus avant et elle avoue être déçue de sa journée car elle n'a pas vraiment pu "jouer" avec Julian et Matéo. Ils ont passé beaucoup de temps sur l'ordinateur et elle n'a pas trop participé.
- Du coup, j'ai lu des bandes dessinées. C'était bien mais... j'étais un peu toute seule.
On lui sourit, on la réconforte, on essaie de lui expliquer.
Que ce n'est pas de sa faute, ni de la leur.
- Tu sais ma chérie, je crois que tes cousins, ils n'aiment plus trop jouer comme vous le faisiez avant. Tu vois, ils ont grandi...

samedi 7 février 2009

Mamie à la clinique

Souffrant d'une infection du poumon et d'une diminution de sa capacité respiratoire, ma grand-mère est hospitalisée depuis une semaine dans une clinique ultramoderne de St Rémy-les-chevreuse. Elle dispose d'un appareil à oxygène et passe une bonne partie de ses journées à se reposer dans un fauteuil ou dans son lit.
Malgré la neige qui tombe drue, je décide de profiter de mon samedi pour aller lui rendre une petite visite.
A mon arrivée, elle semble surprise et met quelques instants à me reconnaître pour de bon mais très vite, elle engage la conversation et me demande des nouvelles des enfants. Elle sourit de plaisir à la vue des dessins des filles que je lui ai apportés, admire celui d'Eponine et commente joyeusement les gribouillages de Sidonie.
A certains moments, elle manifeste un intérêt quasi obsessionnel pour de petits détails de sa vie à l'hôpital et les minuscules contrariétés du jour la perturbent plus que de raison mais dans l'ensemble, elle a toute sa tête et fait beaucoup d'efforts pour être autonome et stimuler sa mémoire.
Elle me raconte avec animation des épisodes maintes fois évoqués des aventures de Pépé pendant la guerre et lorsqu'un nom d'homme ou de lieu lui échappe, elle hoche la tête :
- Dommage que ton frère Nicolas ne soit pas là, lui, il se souviendrait de tous les détails...

Un vieux monsieur aux épais cheveux blancs et au regard perçant passe la tête dans l'embrasure de la porte et, de sa démarche hésitante, pénètre dans la chambre. C'est un patient qui, aux dires d'une aide-soignante, aime se balader dans les couloirs et aller là où bon lui semble. On lui demande s'il sait où est sa chambre. Il pointe un doigt décharné vers le lit de Mamie en murmurant :
- Là!
Il se dirige ensuite vers la porte-fenêtre, qui donne sur un petit square et entreprend d'ouvrir les deux battants. On l'en dissuade :
- Vous ne pouvez pas aller dehors, Monsieur : il neige, et vous êtes en chaussons!

Il se ravise et silencieux, va s'asseoir sur un fauteuil en face de ma grand-mère. Il semble apaisé d'être là.

vendredi 6 février 2009

Beautés romaines

jeudi 5 février 2009

Chers collègues

Ces deux derniers week-end, nous avions invité mes anciens collègues de France Telecom Cyril, Céline, Véronique, Aliette, Carole et Oana, ainsi que leurs familles respectives, et à chaque fois, nous avons passé une excellente journée, pleine de vie, d'esprit, de discussions et d'amitié.

A la division RO&SI, j'avais cette chance inouie d'être entourée de collègues qui, au fil du temps, étaient devenus plus que des connaissances : des amis. En dépit (à moins que ce ne soit à cause?) de toutes les difficultés, réorganisations, pressions et autres tempêtes professionnelles, on formait une belle équipe : j'appréciais vraiment 80% des gens et c'était réciproque, je crois. On se tenait les coudes, on se marrait, on s'indignait ensemble, on avait confiance.
Il reste forcément quelque chose de ce quotidien partagé, de ces cafés prolongés, de ces fou-rires, de ces coups durs, de cette intimité. Je suis fière, malgré tout, de ce qu'on a accompli ensemble, de ce qu'on a sauvé. Les premiers mois n'ont pas été faciles, il a fallu s'adapter les uns aux autres mais au final, les rapports hiérarchiques étaient simples et fluides, dans un sens comme dans l'autre.
Depuis, la "grande époque" a pris fin et de l'eau a coulé sous les ponts: Cyril est parti faire un tour chez Orange, puis à l'extérieur du Groupe, où il est malheureux comme les pierres ; Carole a émigré en Suisse, puis est revenue ; Oana travaille désormais pour la femme de Cyril (!) ; Aliette a changé de poste ; seules Céline et Véronique sont restées et l'ambiance n'est plus ce qu'elle était.
On ne travaille plus ensemble mais notre relation, elle, perdure. Avec l'un, je discute boulot, motivation, famille, sport. Avec l'autre, littérature, cinéma, photographie. Avec une troisième, politique, engagement, solidarité. Avec une quatrième, bébés, éducation, fringues, vacances, etc.

Chez Orange, où je suis restée 6 mois après avoir quitté RO&SI, pas une seule réussite dont je sois fière, juste une sensation de malaise et un goût amer dans la bouche. Et je réalise la distance qui me sépare des personnes avec qui j'y ai travaillé : les inviter chez moi ne me viendrait même pas à l'esprit, tant on avait peu en commun.

Décidément, la chance qu'on a de travailler avec des gens qu'on apprécie, on ne la mesure vraiment que quand on l'a perdue.

mardi 3 février 2009

Trois pas en avant, deux pas en arrière

Cela fait maintenant quelques mois que Régis et moi essayons de convaincre Sidonie, 2 ans et demi, qu'elle est assez grande pour faire pipi et caca dans les toilettes. Force est de constater que jusqu'à présent, notre petite princesse était dubitative. Elle semblait très bien savoir quand elle avait envie et était même capable de se retenir quand il fallait mais de toute évidence, aller sur les toilettes (ou sur le pot) l'effrayait et voir partir ses excréments dans la cuvette encore plus. D'ailleurs, les couches sont devenues si confortables, de nos jours, qu'elle n'en ressentait aucune gêne.
Pourtant, il y a trois semaines, grande avancée : à force d'insistance, Sido s'était finalement laissée infléchir et acceptait, de temps en temps, de faire ses besoins dans les toilettes. Et lorsque sa couche était souillée, elle venait nous chercher immédiatement pour qu'on la change.
Mais ces progrès, fragiles, n'étaient pas sans contrepartie : alors que nous avions obtenu, de haute lutte, qu'elle dorme lumière éteinte (mais avec deux veilleuses...), elle s'était soudainement remise à avoir peur du noir et à faire des cauchemars.
Dans la journée, elle qui était toujours ravie d'aller "voir les copains" à la ludothèque ou à la halte-garderie et qui jouait de manière autonome, ne voulait plus se séparer de moi et se montrait plus câline et plus "pot-de-colle" que jamais. Pour la première fois depuis des mois, elle avait pleuré lorsqu'un soir, nous étions sortis et l'avions laissée avec sa soeur aux soins du baby-sitter, pourtant adorable.
Parallèlement, je commençais à rediscuter à la maison de ma reprise du travail et cela semblait perturber Sidonie. Du coup, afin de ne pas la traumatiser inutilement, nous avons levé le pied sur nos exigences de propreté, convaincus que cela arriverait en temps et en heure.

Depuis, tout semble s'arranger peu à peu. Elle a retrouvé le plaisir de jouer avec les petits de son âge et cette semaine, avant d'arriver à la halte-garderie, elle m'a déclaré avec un sourire triomphant :
- Aujourd'hui, moi, je vais "aux copains" et je ne pleurerai pas!
Qu'est-ce que j'étais fière de ma grande fille!
Quant à aller sur les toilettes, on lui propose... et Mademoiselle dispose.

lundi 2 février 2009

And now, ladies and gentleman...

... voici ce que vous attendiez tous avec impatience depuis des semaines (roulement de tambour au loin) : les résultats du SONDAGE!!!!
Bon, il n'a pas toujours été facile de collecter les réponses - une ou deux se sont d'ailleurs perdues corps et âme dans les limbes de l'Internet et des Google Accounts - mais malgré l'évidente barrière technologique, vous avez tout de même été 9 (oui oui, vous avez bien lu, 9) à me faire parvenir des réponses complètes, argumentées et parfois même rigolotes.
Alors
1) MERCI pour ce soutien franc et massif
2) Vous avez bien mérité un petit debriefing chiffré des résultats.

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Bilan du sondage :
lecteurs de Massy-en-Blog, qui êtes-vous et que voulez-vous?

- Vous êtes pour moitié des membres de la famille, l'autre moitié étant constituée d'ami(e)s. 2/3 des répondants sont... des répondantes (ouh ouh, les gars, où êtes-vous?). Après vérification, force est de reconnaître que ni Sarkozy, ni Obama ne fait partie de mon lectorat.

- Vous lisez ce blog une à deux fois par mois pour la majorité d'entre vous, mes 2-3 plus ardents supporters atteignant une lecture par semaine en vitesse de croisière

- Les 3/4 d'entre vous déclarent beaucoup aimer ce blog, tandis que le dernier 1/4 se prend de passion pour mes aventures (ah, j'aime entendre cela..)

- 100% de mes lecteurs se marrent ou se détendent en lisant mon blog. Je ne pouvais rêver plus grande réussite, surtout que je parviens aussi à en émouvoir la moitié. Un seul lecteur se dit embarrassé en me lisant, mais que voulez-vous, personne n'est parfait.

- A une écrasante majorité, vous lisez Massy-en-blog tranquillement de chez vous (l'un a quand même la télé allumée en fond sonore). Vous êtes 1/4 à le consulter aussi du boulot et à reconnaître implicitement que vous vous y ennuyez à mourir.

- A l'unanimité, vous plébiscitez les articles sur la famille, les amis, les enfants et la vie quotidienne. Mais fidèle à la réputation des français, une grosse moitié d'entre vous apprécie aussi les articles sur la politique, l'actu, l'amour, la culture et les voyages. Bravo!

- Vos articles préférés sont, dans l'ordre :
Avant / après, bilan de mon congé parental (cité trois fois)
ma tentative poétique Quand Sidonie joue (cité trois fois)
tous les articles sur les bêtises et progrès des filles (cités deux fois), et en particulier Spiderwoman et Sidonie en solde
notre ordinateur qui tombe en panne dans Les joies de l'informatique
la victoire d'Obama dans Obama casse la Barack
tous les articles sur les vacances

- Vous êtes quasi unanimes à me demander de ne surtout rien changer à mon blog, sauf une suggestion de publier plus souvent et de mettre plus de photos.

- Globalement, vous êtes satisfaits d'apparaître dans le Blog et vous réjouissez, tel Andy Warhol, de votre petit quart d'heure de gloire. 1/3 d'entre vous tente tout de même de se faire de l'argent sur mon dos en réclamant des droits à l'image (je rappelle à ceux-là que la raison pour laquelle j'ai le temps d'écrire ce blog, c'est que je suis en congé parental et ne gagne donc pas d'argent!! Rapaces!!)

- Grâce à ce blog, vous avez appris pleins de choses : la moitié d'entre vous a découvert des secrets de famille, l'autre moitié a eu soudainement envie d'avoir des enfants (mais je préviens à l'avance que je n'assure pas le service après-vente), 1/4 est maintenant conscient de l'étendue de mes talents culinaires, 1/4 s'est bien marré du malheur des autres (j'ai les noms) et 1/4, qui avait encore des doutes sur la solidité de notre couple, est maintenant rassuré. Une seule personne, dont l'identité restera secrète, croit désormais, grâce à moi, à l'égalité des sexes. Quant à Régis, eh bien, il n'a rien appris.

- Vous trouvez tous, sauf un, que ce blog est une chronique "jolie et amusante". Mieux encore, près de la moitié d'entre vous me voit comme l'archétype de la jeune maman moderne et considère ce blog comme une "réussite absolue". La classe.

- Enfin, vous êtes 50% d'indulgents à trouver ce sondage intéressant et utile (ouf). Un seul individu isolé raffole des trucs interactifs et 4 personnes ont confondu ce questionnaire avec le jeu télévisé "Qui veut gagner des millions". Je vais donc les décevoir : il n'y a rien à gagner, que ma respectueuse considération.

dimanche 1 février 2009

Le boulot

En Juin prochain, ce ne sera pas seulement l'anniversaire de Sidonie : ce sera aussi la date théorique de mon retour au boulot, le congé parental légal se terminant de fait aux trois ans du plus jeune enfant de la famille. Il est donc temps pour moi de réfléchir sérieusement à mes options et de prendre une décision quant à mon avenir immédiat. Si je dois revenir à France Telecom, c'est maintenant ou jamais.

La vérité, c'est que je n'ai jamais envisagé de rester femme au foyer une fois que mes deux filles seraient scolarisées. Malgré mes nombreuses réticences à revenir à mon ancien poste chez Orange, source de stress, de galère d'organisation et de nuits sans sommeil, il m'a toujours semblé évident que je reprendrais une activité professionnelle le moment venu.
La question n'était pas tant SI je retravaillerais, ou QUAND, mais plutôt pour faire QUOI? Hélas, ces 18 mois de maman à temps plein m'ont laissé moins de temps libre que je ne l'espérais et ne m'ont pas permis de d'avancer de manière substancielle dans mes divers projets d'écriture. Je n'en tire d'ailleurs aucune frustration particulière : vouloir mener ces deux activités de front - m'occuper de mes filles et avancer dans l'écriture d'un roman - était sans doute trop ambitieux et très vite, j'ai fait le choix de privilégier l'équilibre de mes enfants avant tout. Mais à présent, pour vivre confortablement à quatre sur le long terme, un deuxième salaire redevient nécessaire et, la crise aidant, je ne me sens pas prête à renoncer à la sécurité de l'emploi que procure France Telecom. D'où mon désir de réamorcer le dialogue avec eux et de voir ce qu'on a à m'offrir.

Alors que ces questions commencent sérieusement à me tarauder, je reçois un SMS de mon chef chez Orange qui me propose de discuter de mon éventuel retour parmi eux. Sitôt dit, sitôt fait, je le rappelle et on rentre rapidement dans le vif du sujet. Il en ressort que :
- Oui, il souhaite que je revienne dans son service car il a besoin de moi et a une bonne opinion de mon travail passé et de mes compétences
- Oui, je suis d'accord pour revenir dans son service et occuper un poste de chef de produit. MAIS, il y a un "Mais" (et même deux, en fait) :
- Cela m'est difficile de recommencer à travailler en juin, car je n'ai personne pour garder mes enfants pendant les trois mois d'été. Je demande donc à repousser mon retour si possible jusqu'en septembre, une fois que les filles seront rentrées à l'école. Il est d'accord sur le principe, il lui suffira de prolonger de trois mois le CDD de la personne qui me remplace.
- Afin de préserver un certain équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie familiale, je souhaite non pas reprendre à plein temps, mais au 3/5. J'explique que je voudrais avoir mon mercredi de libre pour m'occuper des enfants, ainsi qu'un autre jour de la semaine pour me consacrer à un projet d'écriture.
Bonne surprise, il semble ouvert à la discussion et sans a priori contre le temps partiel.

Deux semaines plus tard, il me recontacte. Il a une bonne et une mauvaise nouvelle pour moi.
- Oui, les Ressources Humaines sont d'accord pour que je ne reprenne qu'en septembre. Je devrais simplement les informer par lettre que je souhaite poser un congé sans solde cet été.
- Non, les RH ne veulent pas entendre parler d'une reprise au 3/5. Les missions de mon service étant considérées comme "prioritaires et stratégiques", les salariés doivent être mobilisés au maximum. Mon chef m'explique que c'est une décision admnistrative, contre laquelle il ne peut pas lutter. Toutefois, il me propose, avec l'accord des RH, un 4/5, avec le mercredi de libre.

Je ne cache pas ma déception et lui fais part de mes réticences : 4/5, cela signifie que je n'aurais pas le temps de développer mon projet personnel, qui me tient particulièrement à coeur. De plus, je crains que ce 4/5 ne soit qu'un plein temps déguisé, qui me laisse une charge de travail ingérable et me pousse à faire des journées à rallonge, justement ce que je voulais éviter.
Il ne nie pas mais se dit prêt à discuter des modalités et des horaires et m'affirme qu'il sait être "cool" quand il faut. Et de conclure :
"Tu n'as pas besoin de décider tout de suite, je te laisse réfléchir. On aura tout le temps d'en reparler d'ici deux ou trois semaines."

Deux ou trois semaines pour réfléchir à l'organisation de mon temps de travail, ce ne sera pas de trop. Je suis bien consciente que la qualité de notre vie familiale future en dépend et j'ai la ferme intention de jouer serré.