jeudi 5 février 2009

Chers collègues

Ces deux derniers week-end, nous avions invité mes anciens collègues de France Telecom Cyril, Céline, Véronique, Aliette, Carole et Oana, ainsi que leurs familles respectives, et à chaque fois, nous avons passé une excellente journée, pleine de vie, d'esprit, de discussions et d'amitié.

A la division RO&SI, j'avais cette chance inouie d'être entourée de collègues qui, au fil du temps, étaient devenus plus que des connaissances : des amis. En dépit (à moins que ce ne soit à cause?) de toutes les difficultés, réorganisations, pressions et autres tempêtes professionnelles, on formait une belle équipe : j'appréciais vraiment 80% des gens et c'était réciproque, je crois. On se tenait les coudes, on se marrait, on s'indignait ensemble, on avait confiance.
Il reste forcément quelque chose de ce quotidien partagé, de ces cafés prolongés, de ces fou-rires, de ces coups durs, de cette intimité. Je suis fière, malgré tout, de ce qu'on a accompli ensemble, de ce qu'on a sauvé. Les premiers mois n'ont pas été faciles, il a fallu s'adapter les uns aux autres mais au final, les rapports hiérarchiques étaient simples et fluides, dans un sens comme dans l'autre.
Depuis, la "grande époque" a pris fin et de l'eau a coulé sous les ponts: Cyril est parti faire un tour chez Orange, puis à l'extérieur du Groupe, où il est malheureux comme les pierres ; Carole a émigré en Suisse, puis est revenue ; Oana travaille désormais pour la femme de Cyril (!) ; Aliette a changé de poste ; seules Céline et Véronique sont restées et l'ambiance n'est plus ce qu'elle était.
On ne travaille plus ensemble mais notre relation, elle, perdure. Avec l'un, je discute boulot, motivation, famille, sport. Avec l'autre, littérature, cinéma, photographie. Avec une troisième, politique, engagement, solidarité. Avec une quatrième, bébés, éducation, fringues, vacances, etc.

Chez Orange, où je suis restée 6 mois après avoir quitté RO&SI, pas une seule réussite dont je sois fière, juste une sensation de malaise et un goût amer dans la bouche. Et je réalise la distance qui me sépare des personnes avec qui j'y ai travaillé : les inviter chez moi ne me viendrait même pas à l'esprit, tant on avait peu en commun.

Décidément, la chance qu'on a de travailler avec des gens qu'on apprécie, on ne la mesure vraiment que quand on l'a perdue.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Merci Laetitia pour cet article sincère et touchant, je pense qu'on a tous de très bons souvenirs de nos années chez ROSI si riches au niveau humain... Merci aussi pour les excellents déjeuners (dixit moi et Véro !). A très bientôt ! (la prochaine fois c'est moi qui invite !) Carole

Cyril a dit…

Toujours ce talent pour exprimer simplement des ressentis complexes, Laetitia.
J'ai aussi apprécié de travailler au sein de cette équipe. 2 années sont passées et difficile d'en faire le deuil. Je garde un espoir, nous sommes nombreux à penser comme toi. Il doit donc bien exister des environnements professionnels où les gens se font confiance, s'entraident et apprécient de travailler ensemble.
Quant à la nourriture, la marche est haute... Carole!