dimanche 30 novembre 2008

Le poids des mots, le choc des photos (fin)

Il fait gris et froid, l'hiver approche, vous avez envie de soleil et de détente?
Lisez ici le récit de nos vacances d'été en Camargue, cela vient juste de paraître!

Et puis, tant que vous y êtes, découvrez ou redécouvrez ici nos aventures provençales chez Gaël et Laure.
Bon clic!

samedi 29 novembre 2008

7 ans, l'âge de raison?

Cet après-midi, nous fêtons, un peu en avance, les 7 ans d'Eponine avec ses petits copains (enfin, je devrais plutôt dire "copines" car sur les deux garçons invités, un seul a décidé de s'aventurer).

Mais avant cela, il nous faut surmonter quelques petites épreuves :
11h : la batterie de notre voiture, déjà à plat hier soir et rechargée aussi sec, est de nouveau à plat. Exit mes projets d'aller à mon cours de tennis hebdomadaire et de rendre mes livres de bibliothèque dont le délai de garde expire... aujourd'hui. J'enrage.
11h30 : Régis parvient, avec l'aide d'un voisin, à faire redémarrer la voiture et entreprend d'aller acheter une batterie neuve au rayon Auto du supermarché.
12h05 : Coup de fil de Régis (je vous laisse juge) :
- Euh, ma chérie, j'ai acheté la batterie mais euh, je suis coincé sur le parking du Auchan. Euh, tu sais, comme la serrure côte conducteur est cassée, et bien je me suis enfermé dehors avec les clefs de voiture sur le contact... (d'une toute petite voix) Euh, tu pourrais venir me chercher?

Bin voyons, trop fad de venir le chercher sans voiture, à 8km de là, avec mes deux gamines sous le bras, et les invités qui arrivent dans moins de trois heures. Là, j'avoue, j'ai perdu mon sang-froid et j'ai CRIE très très fort, pas "Aline!!! pour qu'elle revienne" mais un truc pas joli joli que je ne ne permettrai pas de répéter ici (c'est tout public, ce blog). Heureusement pour ma réputation, j'apprendrais le lendemain que mes voisins immédiats, qui ont une cloison en commun avec nous, sont absents.
12h10 : Je n'ai plus de voix. Soudain, une vision d'horreur me saisit : tandis que Régis passe l'après-midi à grelotter sur le parking du Auchan, je dois assumer, seule, l'animation de la fête d'anniversaire de ma fille et empêcher onze mioches déchaînés de s'entretuer et de tartiner mon canapé de gâteau au chocolat gluant. Epouvantée, je chasse cette pensée de mon cerveau et me précipite dans le couloir pour appeler à l'aide.
12h35 : après avoir frappé, en vain, à cinq ou six portes, je trouve enfin une âme charitable au 6ème étage qui accepte de m'emmener pour aller porter secours à mon mari, promis à une mort certaine sur le parking du Auchan, sous l'effet combiné du froid et du ridicule. Je retrouve pourtant mon miraculé en pleine forme, souriant et confiant, pas du tout gêné, voire même amusé de l'aventure (si si).
13h10 : on est de retour à la maison. En sautant le repas, on devrait avoir le temps de tout préparer!

Moi, en pleins préparatifs

15h : tout est prêt, les invités arrivent, les bras chargés de cadeaux!

La reine de la fête, déballant ses Petshop, Barbie et cie

Cette année, nous avons opté pour une fête sur le thème des "Princesses et chevaliers". Heureusement que Lucie-Anaïs est venue déguisée en chevalier-sans-peur-et-sans-reproche, car tous les autres invités, à part Valentin, sont des princesses.


Globalement, la fête est un succès, même si :
- certaines filles de 7 ans entrent dans la pré-pré-adolescence et se disputent bruyamment pour des broutilles, pour se réconcilier non moins bruyamment cinq minutes plus tard
- Eponine a invité des amis d'horizons divers, qui ont des goûts différents et ne s'entendent pas toujours entre eux
- Valentin, le seul garçon survivant, s'ennuie sans doute un peu
- Eponine, surexcitée comme à chaque fois dans ce genre de situation, passe du rire aux larmes, de l'enthousiasme à la bouderie et doit être plusieurs fois "recadrée".
- certaines filles décident, en fin d'après-midi, de se raconter des histoires-qui-font-peur dans le noir, et d'autres gamines déboulent dans le salon en pleurnichant, épouvantées.

Régis et moi, fins organisateurs, proposons des jeux collectifs dès que l'excitation monte un peu trop ; "Sauvez Dame Cunégonde" et le jeu des grimaces, notamment, emportent l'adhésion. Et puis rien de tel qu'un bon gâteau au chocolat et une petite chanson d'anniversaire pour mettre tout le monde d'accord!


En conclusion, tout est bien qui finit bien mais vu le niveau sonore de l'après-midi, l'année prochaine, on préviendra les voisins.

vendredi 28 novembre 2008

A ceux qui n'ont jamais vu Thomas Fersen en concert

Thomas Fersen, auteur-compositeur-interprète du "Bal des oiseaux", du génial album "Qu4atre", de "Pièce montée des grands jours", du "Pavillon des fous" et du tout récent "Trois petits tours", est le seul chanteur qu'on ait jamais comparé à Jean de la Fontaine pour la richesse de ses textes et l'incroyable bestiaire qui habite ses chansons. Autre particularité de l'animal : ses chansons, à peine dans les bacs, deviennent déjà cultes et appartiennent à l'histoire.
Celles-ci, véritables fables hilarantes, nous rejouent la vie des bêtes ("Les Papillons", "Le Lion" ,"La Chauve-souris", "Le Chat botté", "Zaza", "Pégase", "Mon iguanodon", "Les Mouches", "Le moucheron", "La blatte"), nous transportent dans la peau de personnages étranges, souvent féminins ("Irène", "Louise", "Marie-des-guérites", "Diane de Poitiers", "Hyacinthe", "Dugenou", "Monsieur", "Elisabeth", "Germaine"), ou donnent chair à des objets familiers ("La malle", "Ukulélé", "Les cravates", "Chocolat").
Déjanté, irrésistiblement drôle, virevoltant et émouvant, Fersen l'est dans ses albums enregistrés mais plus encore dans ses concerts, où il sautille d'une chanson à l'autre, insaisissable, tournicotant, danseur de gigue infatiguable et nonchalant. Il était tout cela à La Cigale il y a deux ans, en pantalon à gros carreaux, et encore hier soir aux Folies Bergères, en robe à frou-frou, jamais où on l'attend et pourtant toujours fidèle à lui-même. On ressort de là avec une pêche d'enfer et l'envie de jouer du Ukulélé jusqu'au petit matin.

Bref, vous l'aurez compris : si vous n'avez jamais vu Thomas Fersen en concert, allez-y, vous ne le regretterez pas. Et tant pis si vous ne connaissez pas toutes ses chansons : les autres spectateurs, eux, les connaissent déjà par coeur.

samedi 22 novembre 2008

Entre les murs

C'est dans le cadre d'une projection-débat organisée par l'association de parents d'élèves FCPE, dont Régis fait partie, que nous visionnons "Entre les murs", la très médiatisée Palme d'Or au festival de Cannes 2008.
François Bégaudeau, ancien prof reconverti dans la littérature et auteur du livre éponyme dont est tiré le film, joue d'ailleurs le rôle du professeur de français, c'est-à-dire, à peu de chose près, son propre rôle. C'est dire s'il est plus vrai que nature. Quant aux adolescents qui interprètent ses élèves, on les dirait tout droit sortis d'une vraie classe de ZEP, ce qu'ils sont, puisqu'aucun d'entre eux n'est acteur, que tous ont été recrutés directement au Collège Françoise-Dolto (Paris XXè) et dirigés d'une main de maître par le réalisateur Laurent Cantet.

Que dire du film, sinon qu'il nous laisse sonnés, émus, déboussolés, enthousiastes, agacés, épuisés, pleins d'espoir et de révolte mais sans recettes toutes faites, sans véritables réponses?
On y parle de la difficulté de communiquer - entre prof et élèves, entre adultes et adolescents, entre profs et parents, entre parents et enfants, au propre comme au figuré : parce qu'on ne se comprend pas, parce qu'on ne parle pas la même langue (français, verlan, parlé banlieue, arabe, malien, chinois etc.), parce qu'on ne s'écoute pas, parce qu'on ne se connaît pas assez bien.
On y parle de la volonté d'un enseignant de se démarquer de l'institution, de se mettre à la portée de ses élèves, et de son échec relatif, ensuite, à les tirer vers le haut, à les hisser au niveau du programme.
On y parle d'exigence, celle qu'on devrait toujours avoir à l'esprit, et du renoncement à l'exigence, quand on n'y croit plus, quand on est usé et revenu de tout.
On y parle de discipline et de respect, ce que les élèves n'ont peut-être plus, ce qu'il faut réapprendre mais autrement.
On voit les errements, les tâtonnements d'un prof qui, dépassé par l'attitude de ses élèves, se met à parler le même language, à s'emporter comme eux, à déraper comme eux, et à regretter comme eux. On voit les élèves, agités, vivants, insolents, racistes, intelligents et ignorants, jamais battus, toujours sur la brèche.
On y parle de liberté et de dialogue, d'envie et de motivation, de la vie à l'extérieur de l'école qui n'est pas toujours ce qu'elle devrait être. Et d'ailleurs que peut faire l'enseignant lorsque cette vie extérieure, avec ses terribles réalités (violence, décès d'un proche, reconduction à la frontière) déborde et fait irruption "entre les murs" de l'école?

On pense à cette élève, irrespectueuse et drôle, qui s'agite en cours mais qui a lu, de sa propre initiative, "La République" de Platon. Et à ce gamin, pas méchant, à qui il faut répéter à chaque entrée en classe d'enlever son bonnet. A ce jeune Chinois, parlant à peine français mais travailleur, dont la mère va être expulsée hors de France. Et à cette jeune fille, terrifiée, qui avoue à son prof principal à la fin de l'année scolaire qu'elle n'a "rien compris, rien du tout".
On entend le bruit assourdissant d'une classe de 4ème, on voit la fatigue des enseignants, la guerre des nerfs, les discussions ineptes lors des conseils d'école sur l'avenir de la machine à café, les grandes opinions qui s'affrontent et malgré tout, la vie qui continue. Jusqu'à la rentrée prochaine.

On voit cela, et on n'a pas envie d'être prof. Dur métier.

jeudi 20 novembre 2008

La magie de Noël

Novembre est bien entamé et avec lui, les traditionnelles conversations téléphoniques avec-stylo-et-calepin-pour-noter-les-idées se multiplient. En résumé, ça donne à peu près ça :
- Et au fait, t'as des idées de cadeaux pour Noël? Un truc qui te ferait plaisir?
- Je ne sais pas, j'ai déjà tout. Et toi, t'as des idées? Et tes gosses?
- Bin, je ne sais pas, ils ont tout, je peux à peine rentrer dans leur chambre.
- Ouais, moi c'est pareil.

Et en plus, nous, à chaque mois de Décembre, on doit trouver le double d'idées pour Eponine, qui a eu le bon goût de naître juste avant Noël, ainsi que pour Papa, qui a eu celui de naître juste après.
Cette année, tous les moyens sont bons pour parvenir à temps sur la ligne d'arrivée le 24 Décembre au soir avec tous les cadeaux souhaités : catalogues VPC, Internet, et aussi les incontournables courses en magasins.
Et ce jeudi, ça tombe bien, parce que je ne vais pas seulement faire mes courses de Noël avec UN enfant (Sidonie), mais avec DEUX, car la maîtresse d'Eponine, pour la première fois de l'année, fait grève. Du coup, pour amadouer mes deux monstres et pouvoir faire mes achats à peu près tranquillement, je suis obligée :
- de leur payer un tour de manège
- de leur acheter à chacune un calendrier de l'Avent
- d'aller déjeuner au Quick et de les laisser se défouler dans la cage à poules
- de m'arrêter trente minutes devant les automates de Noël et d'exprimer mon enthousiasme à la vue des sapins illuminés, des petites maisons de poupée, des fausses friandises en carton, des nounours animés chargés de cadeaux, des marmottes et autres rennes en tout genre

Une gamine d'une dizaine d'années s'arrête elle aussi devant les animations, se tourne vers sa grande soeur, les yeux brillants et lui souffle, un brin nostalgique :
- Tu te souviens, quand on était petite, comme on adorait voir les décorations de Noël à Vélizy 2? On était tellement excitée, on sautait partout!
Eh oui, je regrette moi aussi ce temps-là, où, comme Sidonie, j'avais du soleil plein la tête à la vue des automates. Aujourd'hui, je vois les grosses ficelles des mécanismes et je trouve que les animaux et les décors font un peu toc.
Mais il me reste le souvenir de ce plaisir, et rien que d'y penser, le sourire me vient aux lèvres.

dimanche 16 novembre 2008

Eponine et le Père Noël

Eponine : Tu sais Maman, j'ai trouvé un moyen de savoir si le Père Noël existe pour de vrai, ou si c'est les parents qui achètent les cadeaux.
Moi : Ah bon? Raconte-moi cela.
Eponine : Eh bien c'est simple, je vais commander au Père Noël un cadeau très très très cher, que vous ne pouvez pas me payer parce que vous n'avez pas assez de sous. Du coup, soit je ne reçois pas le cadeau, et ça prouve que c'est bien les parents qui achètent les cadeaux, soit je reçois le cadeau, et ça prouve que le Père Noël existe.

Là, il faut dire que c'est imparable. CQFD.

Moi : Mais ma pauvre chérie, si le Père Noël n'existe pas, alors tu es doublement perdante. Non seulement tu es triste à cause du Père Noël, mais en plus tu n'as pas ton cadeau!
Eponine : Bah, c'est la vie.

Quelques semaines plus tard.
Eponine choisit et essaie une nouvelle trottinette, que Mamie et Papi vont lui offrir pour Noël.
Eponine : Est-ce que je pourrais demander aussi une Barbie au Père Noël?
Nous : Mais tu as déjà choisi beaucoup de cadeaux, et la liste n'est pas extensible à l'infini. Et puis au fond, tu sais bien que ce sont les membres de la famille qui achètent les cadeaux, et pas le Père Noël.
Eponine, triste et indignée : Et bien peut-être, mais si j'ai envie, MOI, de continuer à croire qu'il existe, hein? J'ai bien le droit, non??

Le coeur serré, je pense : mais oui ma chérie, tu as le droit, tu as bien le temps de perdre tes rêves et tes illusions.
Allez, tu n'y crois déjà plus tout à fait, cela fait bien longtemps que tu te poses des questions, que tu doutes, que tu tournes autour du pot.
Mais personne ne t'empêchera de faire semblant d'y croire encore un tout petit peu.

jeudi 13 novembre 2008

Quand Sidonie joue

Quand Sidonie joue, plus rien ne bouge
Concentrée à l'extrême, elle ne bat pas un cil
Regard fixé sur son objectif, petits paumes ouvertes
Elle saisit un objet, le tourne, le retourne,
Vroum vroum, Tchou Tchou, Clac Clac
Qu'importe : on peut jouer avec tout!

Quand Sidonie dort, plus rien ne bouge
Bien obligés car son sommeil est si léger
Qu'au moindre bruit, au moindre pas qui résonne
Elle sursaute, ouvre un oeil, puis l'autre
Et ça y est, la voilà qui se remet à jouer!

Quand Sidonie rit, plus rien ne bouge
On la regarde, et le rire nous vient aussi
Ses joues à croquer se gonflent et rosissent
Ses yeux pétillent, sa gorge s'ouvre et découvre
D'adorables quenottes de petit louveteau

Quand Sidonie chante, plus rien ne bouge
On n'ose l'accompagner, on l'écoute, on sourit, on se tait
De peur d'interrompre sa petite ritournelle
Elle ne chante pourtant pas très bien
Tout doucement, ou bien trop fort, et pas toujours juste
Mais on est sous le charme, tout simplement

Quand Sidonie joue, quand Sidonie dort,
Quand Sidonie rie, quand Sidonie chante
C'est notre petite bulle de champagne
A nous
Pop!

(Merci à Jacques Brel)

mardi 11 novembre 2008

Rien que pour les filles (suite)

Je profite du 11 novembre et de soldes exceptionnelles "réservées aux clientes privilégiées" (oui oui, c'est moi) à la boutique Ultra Orange de Montparnasse pour m'organiser une petite après-midi "shopping entre filles" avec ma copine Magalie.

Après avoir :
- tourné une bonne demi-heure dans la cohue pour trouver une place où se garer
- forcé la vendeuse à nous installer une cabine rien que pour nous et essayé la moitié du magasin à nous deux, et plutôt deux fois qu'une
- bu un café en refaisant le monde,
nous avons fini par être raisonnables et nous :
- nous sommes garés au parking souterrain, comme tout le monde
- n'avons acheté QUE 3 vêtements à nous deux et renoncé, la mort dans l'âme (mais au grand soulagement de nos cartes bleues) au joli sweet sobre-et-confortable-mais-qui-coûtait-quand-même-90-euros
- sommes bien sagement rentrées chez nous à une heure décente pour retrouver maris et enfants

jeudi 6 novembre 2008

Obama casse la Barack

On le donnait archi-favori, avec 10 points d'avance sur son adversaire. On disait : il est plus intelligent, plus glamour, plus jeune et meilleur orateur que McCain. On disait : Obama, ça sonne mieux que les frites McCain. On disait : il ne peut pas perdre.
Mais je n'osais y croire. Il y a quatre ans, j'étais sûre que W. n'avait aucune chance d'être réélu et je m'étais lourdement trompée. Bref, depuis quelques semaines, je retenais mon souffle.
Un Noir à la maison Blanche? Moi qui ne suis pourtant pas superstitieuse, je croisais les doigts.

Et puis finalement si, c'est arrivé. Un matin, Régis a déboulé en trombe dans notre chambre à coucher et m'a réveillé en sursaut avec ces mots : Obama a été élu!
Moi qui ne suis pas croyante, j'ai pensé : Alleluhah!

Décidément, l'Amérique est un grand pays, et un pays qui ne cessera de me surprendre. Une nation qui a eu tant de grands hommes à sa tête, de George Washington à Franklin Roosevelt, en passant par Thomas Jefferson et Abraham Lincoln, peut aussi choisir de porter à la plus haute juridiction un avocat véreux paranoïaque (Nixon), un ancien acteur de western à deux sous (Reagan) et un joueur de saxo érotomane (Clinton). Les électeurs qui ont choisi par deux fois un fils à papa plouc et inculte (est-il besoin de préciser de qui il s'agit) sont les mêmes - en partie du moins vu son score écrasant - qui ont voté pour un Noir cultivé, stylé, sophistiqué.
Car oui, Obama a ce don de transformer l'improbable en possibilité, et ce pourrait être sa devise, son moto, une sorte de traduction française de son "Yes we can" :

Barack Obama, c'est possible.


Allez, Barack, ne nous déçois pas. Depuis que tu as été élu, il paraît que les Noirs dans les rues semblent plus beaux, comme illuminés de l'intérieur.
Allez, Barack, courage car tu as du pain sur la planche pour satisfaire tous ceux qui se disent ravis de ton élection : les Africains, les Européens, les Asiatiques, les Palestiniens et même les Iraniens, c'est dire. Il n'y a bien qu'Israël et la Russie de Poutine pour ne pas se réjouir de te voir à la Maison Blanche.
En même temps, ne te mets pas trop la pression. Considérant que tu succèdes à George W. Bush himself, tu ne peux que faire beaucoup, beaucoup mieux.

mercredi 5 novembre 2008

Finies les vacances!

A peine rentrées d'Aix-en-Provence, nous tombons malades les unes après les autres : Sido fait un début de gastro, le lendemain c'est mon tour et le surlendemain, Eponine, la copieuse, vomit 5 fois. Entre deux vomis, on arrive tout de même à :
- organiser un goûter avec des copines à la maison
- aller au cinéma voir "Un été avec Coo", magnifique film d'animation japonais, drôle, poétique et écolo
- assister à la projection du "Petit dinosaure et la Vallée des merveilles" organisée par la Médiathèque (Régis sait combien j'ai un faible pour ce petit dinosaure..)
Lorsque le méchant tyranosaure pourchasse les héros en ouvrant grand sa gueule, Sidonie s'écrit, horrifiée :
-Aaaarrh, le lion!!

mardi 4 novembre 2008

Spiderwoman

Un matin gris, je viens de me lever et suis en train de mettre mes lentilles devant le miroir de la salle de bain lorsque j'entends les petits pas de Sidonie résonner sur le carrelage :
- Maman, r'garde, gnée, gnée!
Gnée? Nez? Je l'observe, interloquée.
- Tu me montres ton nez, ma chérie? Tu t'es fait mal?
- Non, Maman, gnée, r'garde!
Je m'approche (forcément, avec une seule lentille, je ne vois pas très bien) et ma fille me tend une petite chose bien serrée entre son pouce et son index. C'est une pauvre et minuscule araignée agonisante, à demi écrabouillée. Elle écarte un peu les doigts pour que je vois mieux et un bout de l'araignée tombe sur le tapis. Paix à son âme.
- Oh, r'garde Maman, patte!
Sido semble positivement ravie.
- Ma chérie, tu ne dois pas prendre les araignées dans tes mains. Cela les tue, et de plus tu pourrais te faire piquer.
Ma fille ouvre de grands yeux.

Arachnides de tous les pays, unissez-vous!
C'est votre seule chance d'échapper à Sidonie-la-spider-killeuse.

dimanche 2 novembre 2008

On dirait le Sud (sous la pluie)

C'est un endroit qui ressemble à la Lousiane,
à l'Italie

Il y a du linge étendu sur la terrasse
Et c'est joli
On dirait le Sud
Le temps dure longtemps
Et la vie sûrement
Plus d'un millions d'années
Et toujours en été


Oui, eh bien Nino Ferrer, il ne doit pas connaître Aix-en-Provence à la Toussaint.
Parce qu'en cette saison, ça ne ressemble pas à l'Italie, le linge n'est pas étendu sur les terrasses (sinon il ne sècherait pas) et ce n'est pas toujours l'été.
Non, en Provence en automne, nous pouvons en témoigner nous qui y avons passé cinq jours, parfois IL PLEUT. Et parfois même, IL FAIT FROID et on allume le chauffage.

Cette mise au point étant faite, cela ne nous empêche pas de passer de bonnes vacances, grâce à Gaël et Laure, qui ont la gentillesse de nous accueillir chez eux avec nos deux schroumphettes. Leur maison est spacieuse, ainsi que leur jardin, équipé, ô miracle, d'un trampoline géant dont les enfants n'ont malheureusement pu profiter que le premier jour, en raison du climat passablement breton de la Provence.
Les deux petits garçons de nos hôtes, Killian, 4 ans et Elliott, 2 ans apprécient diversement la présence de nos deux chipies, et vice versa : tandis qu'Elliott est ravi de se trouver un compagnon de jeu et de cris en la personne de Sidonie, et que leur complicité va grandissante au fil de la semaine, Killian entreprend de taquiner ma grande fille, qui, armée de son sens de l'humour légendaire, chouine ou boude à la moindre pécadille, ce qui comble d'aise Killian et le fait redoubler d'effort. Jusqu'à ce qu'Eponine ait la subite inspiration de le taquiner à son tour, ce qui a pour résultat (fort heureusement le dernier jour seulement) de le faire pleurer et chouiner à volonté. Avec Laure, on en conclut que nous pouvons envisager le mariage des deux cadets mais qu'il vaut mieux éviter de remettre les deux aînés en présence l'un de l'autre avant une bonne dizaine d'années.

Monstres marins

La Danse de la Pluie (super efficace)

Les adultes, eux, s'entendent comme larrons en foire. Laure et moi échangeons avec bonheur diverses impressions sur nos enfants, nos hommes, l'éducation et notre vie de jeune maman débordée et nous organisons une réjouissante après-midi shopping dans Aix.
Quant aux garçons, leur complicité se cristallise autour de leur amour immodéré du jeu : jeux de société comme Carcassonne et Mort ou vif, qui nous valent quelques mémorables soirées animées, et surtout jeux vidéo comme Call of Duty 4, jeu de shooting en ligne, que Régis s'empresse d'acheter dès son retour à la maison (depuis, il passe des nuits à jouer en réseau avec Gaël, le téléphone vissé sur l'épaule, afin de prévenir son partenaire s'il y a "un gars armé derrière lui". Je vous laisse juge).

Mais nous ne passons tout de même pas ces cinq jours de vacances enfermés. Au programme :

- Visite, entre deux averses, d'un parc aux automates, un peu vieillot mais agréable, où les petits restent fascinés par la baleine mécanique tandis que les plus grands s'éclatent au mini-parcours d'accrobranche et à la tyrolienne. Suivi d'une activité "évidage de citrouille", et maquillage toile d'araignée, Halloween oblige.

Cherchez la princesse parmi les citrouilles

Killian en Capitaine Crochet...Et Elliott avec son maquillage "self-made"


- Balades dans le vieux Aix, avec ses fontaines et ses sympathiques boutiques locales et achat des incontournables calissons et olives aux chocolat

Chez Béchard, qui vend les meilleurs Calissons d'Aix du MONDE

- Petit dîner sans enfant dans l'excellent restau provençal "Chez Fréchaud"
(nous apprendrons au retour que Sido a vomi sur la pauvre baby-sitter)
- Et, clou de notre séjour, nous parcourons les ruelles pavées et sinueuses de Lourmarin, magnifique village du Lubéron aux petites places arrosées de fontaines, aux fenêtres et pas de portes fleuris, aux murs de pierre mangés de vignes. C'est un véritable havre de paix, où le temps semble s'être arrêté (mais sans doute beaucoup moins en été lorsque la foule des touristes débarque en tongs).
Nous déjeunons dans un endroit délicieux, "Le thé dans l'encrier", mi-librairie mi-salon de thé, qui nous régale de ses tartes aux légumes confis et de son incomparable fondant au chocolat puis visitons le château du village en compagnie d'une famille américaine, dont la fille de 6 ans devient instantanément la meilleure copine d'Eponine.


Le dernier soir, les enfants nous supplient de les laisser tous dormir dans la même chambre, les deux garçons dans un lit et les deux filles dans l'autre. Après une heure de chahutage et ricanements divers, on intervient vigoureusement et les enfants jurent leurs grands dieux qu'ils vont être sages. Pour le plaisir de voir leurs mines espiègles et réjouies, pour un peu, on ferait semblant de les croire.