samedi 31 janvier 2009

Hamlet trash

Après un passage remarqué à Avignon cet été, c'est au théâtre de Sceaux que le metteur en scène berlinois Thomas Ostermeier revisite, avec violence et en allemand, le classique des classiques de la littérature anglaise : le Hamlet de Shakespeare. On avait déjà vu et apprécié, il y a deux ans, son interprétation de La Maison de poupée d'Ibsen, déjà assez trash et novateur.
Le but avoué d'Ostermeier cette fois-ci : "botter les fesses" du traditionnel Hamlet, généralement présenté comme un héros séduisant, tragique et tourmenté. Le sien, incarné par le génial Lars Eidinger affublé d'une bedaine postiche, est un fils à papa lourdaud et malsain, dévoré par la haine, imprévisible, violent, instable, qui feint la folie pour finalement sombrer corps et âme dans la démence. Gertrude, la mère adultère, promène avec langueur ses cheveux blonds peroxydés et ses lunettes noires de people, puis se transforme, en retirant simplement sa perruque, en une Ophélie brune et virginale, incarnation de l'innocence.
Grande idée de mise en scène : Hamlet, narcissique et obscène, filme, caméra à l'épaule, ses propres monologues et projette son image en gros plan sur le rideau de fils d'or qui partage la scène. Lors des banquets, les personnages pérorent dans un micro, sur un ton faussement modeste digne de la cérémonie des Césars, en perpétuelle représentation d'eux-mêmes. Musique hard rock à fond les ballons, cubis de gros rouge et de lait, scène boueuse, mitraillettes, Ostermeier ne recule devant rien pour impressionner et choquer. Parfois, il vise dans le mille : ses effets sonores sont très réussis, ses gros plans dérangent et la scène de noyade d'Ophélie est sublime. A d'autres moments, lorsque la peinture rouge coule à flots, on sombre dans la parodie et le Grand-Guignol et la magie opère moins.
Mais au global, la mise en scène est puissante, les acteurs fabuleux, on oublie au bout de cinq minutes que la pièce est en allemand et on ne s'ennuie pas une seconde. Ce qu'on appelle une réussite donc.

jeudi 29 janvier 2009

Un peu de littérature

Tout d'abord, LE livre que je recommande à tous de 17 à 77 ans, pas très connu en France mais déjà un best-seller à l'étranger et salué par toute la critique internationale : La Voleuse de livres de Markus Zusak. L'accroche de l'ouvrage, brillante, donne d'emblée envie de se jeter sur la première page :
Quand la Mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l'écouter.

Eh oui, car une des idées de génie du roman, c'est que le narrateur est... la grande faucheuse elle-même, découragée par la folie des hommes et un peu dépassée par l'ampleur de la tâche dans l'Allemagne nazie de 1939. Je pourrai ajouter que l'histoire tourne autour du destin exceptionnel d'une fillette illettrée d'une dizaine d'années, maintes fois frôlée par la Mort ; qu'après la découverte du "Manuel du fossoyeur" à l'enterrement de son petit frère, sa vie ne sera plus jamais la même ; que beaucoup d'autres malheurs, et beaucoup d'autres livres suivront.
Je pourrai aussi dire que le livre n'est jamais désespérant, jamais glauque et que la Mort, parfois, a plus d'humour et d'humanité que les hommes eux-mêmes.
Mais après tout, lisez-le, vous verrez bien!

Retour en France maintenant avec deux livres de souvenirs de Françoise Sagan, Avec mon meilleur souvenir et ... Et toute ma sympathie. C'est le passionnant film de Diane Kurys retraçant la vie de Sagan, ce "charmant petit monstre" incarné avec un mimétisme confondant par Sylvie Testud, qui m'a donné envie de me replonger dans l'oeuvre de l'écrivain et de découvrir sa biographie. Car la vie de Françoise Sagan, romancière jusqu'au bout des ongles, EST un roman. Elle a connu le succès fulgurant et le scandale à 18 ans avec "Bonjour Tristesse" ; elle a rencontré Billie Holiday, Tennesse Williams, Orson Welles, Federico Fellini, Rudolf Noureev et Catherine Deneuve ; elle a été l'amie de Jean-Paul Sartre, Ava Gardner et François Mitterrand ; elle a eu des maris, des amants, des maîtresses, un fils ; elle a fréquenté la haute-société, la jet-set, les dealers, les petits escrocs ; elle a eu des voitures de course, des chevaux, des dettes et des problèmes avec le fisc ; elle a écrit des romans, des pièces de théâtre et présidé le Festival de Cannes ; elle a beaucoup gagné au casino, et beaucoup perdu ; elle a essayé la drogue, les médicaments, l'alcool ; elle a aimé le jeu, la vitesse, la littérature, l'amitié et St Tropez. Elle a vécu à cent à l'heure, entretenu beaucoup de parasites et est morte ruinée, malade et seule. Elle a eu neuf vies au moins, comme les chats. On lui souhaite beaucoup de bonheur dans la dixième.

mardi 27 janvier 2009

Mendelssohn en VO

Noël est passé, exit les petits anges, les Rois mages et les frimas de l'hiver du compositeur Suisse contemporain Jean Mamie, et place à du solide : ma chorale chante désormais Mendelsohnn et Schubert, en Allemand dans le texte.
Au programme des concerts des mois de Mai et Juin, le Psaume 42 et le Te Deum de Mendelssohn, le Mirjams Siegesgesang de Schubert, ainsi qu'une pièce de Rossini et le Locus Iste de Bruckner. La particularité de cette année, c'est que les concerts sont donnés en commun avec la Chorale Orpheo de Niort, sur le même principe que les échanges lingusitiques. En mai, nous les rejoindrons à Niort et La Rochelle pour chanter avec eux et en juin, ce sera à nous de les accueillir pour deux concerts en région parisienne.
Les premières séances de déchiffrage des partitions sont toujours un peu laborieuses mais après un mois de travail, on commence à avoir une idée de la beauté des morceaux.
Le plaisir de chanter, lui, viendra petit à petit.

dimanche 25 janvier 2009

On n'est pas beaux, tous les quatre?

Deux photos de nous quatre pour inaugurer en beauté cette nouvelle année 2009.
Profitez-en, c'est une fois par an seulement!

Trouvez les 7 différences

jeudi 22 janvier 2009

Lapin magique

En cadeau avec son nouvel abonnement à "J'aime Lire", Eponine vient de recevoir le "fabuleux kit de magicien Tom-Tom et Nana". Que les trentenaires nostalgiques essuient discrètement leur petite larme au souvenir de ces deux affreux jojos, héros des cours de récré de leur enfance, et se réjouissent : oui, Tom-Tom et Nana existent toujours et oui, les enfants d'aujourd'hui rient encore de leurs bêtises et de leurs idées farfelues pour les réparer.

Quoi qu'il en soit, Eponine entreprend illico d'obtenir son doctorat ès Magie & Sciences occultes, sort tout le matériel et épluche la notice. Le verdict ne tarde pas à tomber :
- Tu sais Maman, c'est un peu nul, sur la notice y'a même pas la formule magique pour faire apparaître des trucs, genre "Abracadabra".
Je suis forcée de reconnaitre qu'effectivement, c'est embêtant.
Elle ne se laisse pas abattre pour autant et essaie différents tours, tout en proférant des incantations diversement créatives et en tapotant les gobelets de couleur avec sa baguette magique noire et blanche. Puis, l'air soucieux, elle se fige :
- Dis Maman, mais comment on va faire quand j'aurai fait apparaître un vrai lapin vivant, comme le clown Pois-Chiche? Parce que c'est embêtant, comme tu es allergique, on ne pourra pas le garder...
Je suis forcée de reconnaitre qu'effectivement, c'est embêtant.
Alors que je suis sur le point de suggérer avec diplomatie que peut-être, l'apparition du lapin vivant, ce ne sera pas pour tout de suite, et qu'avant d'y arriver, elle devra beaucoup s'entraîner, le visage de ma magicienne en herbe s'éclaire :
- Je sais! On n'aura qu'à le donner à Mathilde, puisqu'elle en a déjà un! Comme ça, ça lui fera un copain!
Je suis convaincue que Mathilde, notre baby-sitter de quinze ans, serait ravie d'accueillir un deuxième lapin chez elle. Je suis moins sûre, par contre, de l'enthousiasme de sa mère, au vu de ses tentatives désespérées pour refourguer son lapin à tous les voisins de l'immeuble.
Mais je garde mes opinions pour moi et hoche la tête en souriant.

Après tout, lorsque ma fille de 7 ans aura réussi à faire apparaître un lapin vivant grâce au "kit magie Tom-Tom et Nana" de chez Bayard Presse, il sera toujours temps de se poser la question.

lundi 19 janvier 2009

Clowneries

Le nouveau labo de Régis au Kremlin-Bicêtre organise un petit spectacle de Noël pour les enfants du personnel, avec, en vedette, le clown Pois-Chiche, qu'Eponine a déjà vu (et apprécié) au restaurant "L'île" d'Issy-les-Moulineaux il y a deux ans.

Au vu de toutes ces mines réjouies, mes filles ne sont pas les seules à apprécier!

Pois-Chiche et sa consciencieuse assistante Zoé

Le clou du spectacle : le lapin, apparu comme par magie, que tous les enfants veulent caresser "pour vérifier".

Le lendemain, c'est au tour de Sidonie seule d'être invitée au spectacle annuel de la halte-garderie, pendant qu'Eponine souffre sur sa dictée hebdomadaire. Et coïncidence, devinez qui est chargé de distraire les petits? Un clown, naturellement (heureusement, celui-ci ne s'appelle pas Pois-Chiche).
Sidonie ne s'en lasse pas et rit à gorge déployée, participant, applaudissant, encourageant l'énergumène dans ses drôles de mésaventures. A la fin du spectacle, elle lui court même après pour lui dire au revoir et lui faire un bisou.
On a beau dire, cela fait toujours plaisir de les voir heureux.

dimanche 18 janvier 2009

Conversations avec ma mère

Pendant que notre baby-sitter Mathilde (elle est zentiiille, Matiil, hein Maman?) surveille nos deux schtroumphettes, nous filons au théâtre de Sceaux retrouver mes beaux-parents et leurs amis pour un spectacle drôle, émouvant et un brin nostalgique, Conversations avec ma mère, mis en scène par Didier Bezace d'après le film argentin de Santiago Carlos Ovès.
Jaime, la cinquantaine, est un cadre dynamique qui a toutes les apparences de la réussite sociale et du bonheur conjugal. Sa mère, octogénaire, vit en toute indépendance dans l'appartement prêté par son fils. Tous deux évoluent dans deux mondes parallèles et ont pris l'habitude de se dire des banalités, sans vraiment se parler ni s'écouter. La crise personnelle et financière que traverse le fils va changer la donne et rendre à leur relation mère-fils toute sa saveur, son humour, sa tendresse. En six conversations entrecoupées d'écrans noirs, à mesure que la carapace du fils se fissure, ils réapprennent à se connaître, à communiquer et explorent ensemble un passé qui, parfois, nous aide à éclairer le présent. Jusqu'à une magnifique séquence finale où Jaime enfant s'amuse à sauter dans les flaques d'eau qui parsèment la scène.
Il y a quelque chose de l'Amérique Latine dans cette histoire où plânent les fantômes d'Isabel Allende et de sa Maison aux esprits, mais aussi, grâce au jeu subtil et complice des comédiens Isabelle Sadoyan et Didier Bezace, quelque chose de profondément français.
D'ailleurs, les réactions enthousiastes de la salle en témoignent : combien de spectateurs ont visiblement retrouvé leur propre mère dans ces "Conversations.."!

vendredi 9 janvier 2009

Sidonie en solde

Aujourd'hui, je me décide à succomber avec délice à la folie des SOLDES : foule, abondance de vêtements en tas sur les étagères, vendeuses stressées, carte bleue en surchauffe, que voulez-vous, malgré tous ces inconvénients, j'aime ça!
Et comme je suis masochiste (et que je n'ai pas le choix), j'emmène Sidonie avec moi dans ce périple typiquement féminin (il n'est jamais trop tôt pour apprendre - observe, ma fille, observe!).
Nous y passons deux heures et Poupoune fait preuve d'une relative patience, à condition que je la laisse sortir de la poussette et explorer les rayons à sa guise. A la grande joie des vendeuses, elle joue à cache-cache derrière les portants (Coucou Maman, je suis là!), effleure les tissus (C'est dOÔuux, ça, hein Maman?), soulève le rideau de la cabine d'essayage (T'es là, Maman?) et essaie même un soutien-gorge... sur la tête. Au final, c'est une compagne de soldes plutôt agitée mais de bonne composition, et d'un enthousiasme communicatif : dès que j'essaie un truc, elle se répand en compliments, trouvant tout "très zÔoli".
A Sergent-Major, après une sélection cornélienne, je rejoins en soupirant la dizaine de personnes qui attend déjà à la caisse. Pendant ce temps, Sidonie s'installe carrément DANS la vitrine d'exposition, parmi les mannequins et les vêtements barrés de la mention "Jusqu'à -50%". Tout sourire, elle se met à chanter à tue-tête, avec ce sens de l'harmonie qui n'appartient qu'à elle, et tous les passants s'arrêtent, hilares, pour l'écouter et la regarder à travers la vitre. Les vendeuses du magasins, ravies de cette pub gratuite, se gardent bien d'intervenir et la laissent faire la mariole pendant un bon quart d'heure.
Au moment de payer, croyez-vous qu'elles m'auraient accordé une petite remise supplémentaire, hum? Rien, nada!
Juste, comme d'hab, le commentaire qui tue (j'ai comme l'impression de l'avoir déjà entendu, celui-là) :
- Eh bien, vous ne devez pas vous ennuyer tous les jours!

mercredi 7 janvier 2009

Sidonie s'affirme


Depuis quelques semaines, Sidonie, 2 ans et demi, manifeste tous les symptômes d'une maladie étrange, pour laquelle il n'existe pas de remède, à part le temps qui passe : l'autonomite aiguë. En d'autres termes, elle veut TOUT FAIRE TOUTE SEULE.
Peu importent ses capacités réelles à accomplir, ou pas, les tâches visées : c'est elle TOUÛÛT SEUL', un point c'est tout.
"Tout seul", elle met ses chaussons et ses chaussures (en inversant systématiquement le pied gauche et le pied droit, telle Bozo le clown).
"Tout seul", elle enfile son manteau (temps de l'opération 15 minutes, il faut donc s'y prendre à l'avance).
"Tout seul", elle ouvre son pot de yaourt, verse de l'eau dans son verre, se lave les cheveux, traverse la route, téléphone à ses copines (merci les Mobiles de démonstration SFR).
On se propose de l'aider? La sanction est immédiate :
- Veux pÂÂs!!

Par ailleurs, en plus de l'autonomite, Sidonie souffre d'un sens de la propriété farouche et totalement disproportionné. En clair, ce qui est nous est à elle, et ce qui est à elle est... à ELLE.
Un objet quelconque (coupe-ongles, carte bleue, clef de voiture, Ipod etc.) traîne dans l'appartement? Elle s'écrie, sûre de son fait :
- C'est à SidÔnie, ça!!
Mademoiselle a une angine? Elle transporte "tout seul" son petit sac d'antibiotiques en hurlant :
- Touche pas, c'est mes cââments!!

Ses phrases favorites du moment :
- Il est zentil, le père NOOël (à chaque fois qu'elle reçoit un cadeau)
- Il fait frroooiid derRRrors (quatre à cinq fois par jour depuis les vacances de Noël)
- J'ai bien dÔÔomi, moi (dès qu'elle se réveille d'une nuit de douze heures ou d'une sieste d'un quart d'heure)
- On va chercher Ponine? (dès qu'on sort de la maison et qu'on se dirige vaguement vers l'école)
- Mes sacs, ils sont où mes sacs? (à toute heure du jour ou de la nuit)

Et dire que cette souricette-là va rentrer à l'école en septembre!
Je connais des instits qui vont s'amuser.

dimanche 4 janvier 2009

Les amis

30 Décembre
Invités à Brétigny chez Magalie et Fred, on se gave de nouilles chinoises avant de dépenser nos calories en jouant à la Wii. Au tennis et au bowling, le coup de poignet est roi. Par contre, lorsque les garçons se mettent à la boxe, bras et jambes sont sollicités et ils suent à grosses gouttes. A 2h du matin, on est tous épuisé mais Sidonie, la seule qui n'ait pas joué, est en pleine forme.

2 Janvier
Toute première galette de l'année avec Christophe et Laure. Tradition oblige, Eponine attribue les parts accroupie sous la table. Lorsque le Roi Christophe la désigne comme reine de la soirée, elle rougit, flattée et embarrassée.

3 Janvier
Bon repas du terroir chez José et Christine à Palaiseau. Les quatre enfants, surexcités, hurlent et chahutent une bonne partie de la soirée. Sidonie réussit l'exploit de rater une marche d'escalier et de se coincer, en tombant, la tête entre la marche et une armoire normande. On finit par libérer une poupoune en larme, tremblante et égratignée, qui passe le reste de la soirée à commenter son accident avec de grands accents de tragédienne et à exhiber ses bobos. Heureusement, deux ou trois Ferrero rochers engloutis à la va-vite parviennent à lui rendre le sourire.

vendredi 2 janvier 2009

Va, vis et deviens

Ethiopie, 1984
L'opération Moïse, visant à rapatrier en Terre promise les Falachas, ces juifs noirs d'Ethiopie descendant de la Reine de Saaba, bat son plein.
Un enfant de 9 ans est poussé par sa mère à se déclarer juif pour échapper à la misère et à la famine et est adopté par une famille française sépharade vivant à Tel-aviv.

A travers le voyage initiatique cet enfant, ses doutes, son sentiment d'imposture, sa douleur d'être séparé de sa mère, ses difficultés d'intégration dans la société israélienne, c'est tout le drame du déracinement et de l'identité qui est raconté dans ce film avec talent, finesse et un grand souffle épique par le réalisateur franco-roumain Radu Mihaileanu. Heureusement, Schlomo connaîtra aussi l'affection de sa famille d'accueil, le soutien de ses compatriotes et ses premiers émois amoureux, avant de découvrir qui il est vraiment et de rentrer de plein pied dans l'âge adulte.
Les scènes Ethiopiennes, d'une beauté déchirante, évoquent des épisodes de la Bible et le jeu des comédiens, à la fois intense et subtil, est d'une rare authenticité.
Un film magnifique, émouvant et profond, mais non dénué d'humour, à voir absolument!

jeudi 1 janvier 2009

Réveillon chez Bob(e)

Cette année, c'est réveillon à Massy, avec Régis aux fourneaux et moi à l'intendance (croyez-moi, mieux vaut ça que l'inverse). Isabelle et Bertrand, Julie et Vévé, Valérie et Benjamin ont répondu présents et leurs mioches respectifs, Flore et Alice, Pablo et Marie, n'ont eu qu'à suivre le mouvement. Ces pauvres enfants ne protestent même pas lorsqu'on les affuble de masques en feutrine (achetés 1€50 pièce chez Ikéa) représentant divers animaux allant de l'abeille au lézard, en passant par l'araignée, le lapin et la poule.

D'ailleurs, certains adultes ne sont pas en reste et se découvrent des désirs de réincarnation... en bêbêtes non identifiées (que ceux qui ont des photos compromettantes de moi en libellule ou fleur des champs se fassent connaître).

Maya (pardon, Marie) l'abeille

Une nouvelle fable de La Fontaine : La Poule, l'Abeille, la Fleur fânée et le petit Chien

Pendant que les trois plus jeunes se disputent ardemment la poussette et s'arrachent mutuellement des mains tout ce qui traîne, les trois grandes filles jouent à la DS (= console Nintendo pour les novices) sur le canapé et les grands... dégustent le divin repas préparé par mon chef de mari.


Au dessert, tandis que Vévé lutte vaillamment contre le sommeil, Benjamin, Bertrand et Régis discutent, avec un sens de l'à-propos et un esprit festif que nous saluons au passage, des diverses responsabilités dans le génocide juif (à moins que ce ne soit des raisons de l'entrée en guerre de la France en 1914) et les filles, histoire de faire diversion, se demandent si oui ou non, il faut manger bio (et donc payer plus cher).

Avec tout çà, minuit passe presque inaperçu. On sort tout de même quelques langues de belle-mère bien bruyantes, on remet nos chapeaux ridicules, on hurle "Bonne année!" du balcon à des passants interloqués et on n'oublie pas de s'embrasser goulûment sous le gui et d'envoyer des SMS de voeux à tout notre répertoire téléphonique.
Voilà voilà, après cela, on picole un peu et puis vers 2h et demi, le mal de tête se fait sentir, l'ambiance retombe et tout le monde va se coucher. Sauf Pablo, qui, au lit depuis 22h, est en pleine forme et proteste contre ses parents indignes qui voudraient l'obliger à se rendormir. La pauvre Julie galère pendant une bonne heure et moi, je m'endors comme une bienheureuse, la laissant égoïstement à son triste sort de maman d'enfant en bas âge (eh oui, j'ai connu ça).

1er Janvier, 8h
Pablo se réveille plein d'énergie en cette nouvelle année 2009 et découvre avec ravissement l'ambulance et le camion de pompier qui émettent un doux bruit de sirène lorsqu'on les fait rouler. Julie et Vévé cherchent vainement le bouton "Off"... mais à notre grand désespoir à tous, il n'y en a pas.
De guerre lasse, vers 10h, on se lève et on se requinque en se mettant illico à table, avec double espresso serré pour tout le monde.
Nos filles à nous ne se réveilleront qu'à midi passé et après le départ de Julie, Vévé et Pablo, on passe le reste de la journée à se légumer avec délice dans le canapé devant la énième diffusion de "Fort Saganne".
Lorsque je raconte à Eponine tous ces 1er Janvier passés en compagnie de mon frère à regarder des âneries à la télé, elle me regarde, médusée.