dimanche 30 décembre 2007

Papa a 60 ans

Un certain 30 Décembre, il y a 60 ans de cela, naissait un petit garçon appelé Jacques B. (accessoirement : mon père).
Ce petit garçon, désormais sexagénaire et (presque) Général, a décidé de "fêter ça" au restaurant "Le Pasco", dans le quartier des Invalides, en compagnie de sa femme, ses enfants, ses petites-filles, ses deux soeurs et beaux-frères.
Repas excellent, décor chaleureux et ambiance agréable : nous sommes tous heureux de nous retrouver et de passer ce bon moment ensemble.
Annette a même rédigé un "compliment" drôle et émouvant pour son petit frère et chacun y va de ses souvenirs, de sa petite anecdote.

Quant à Eponine, elle est perplexe devant l'unique bougie qui orne le gâteau d'anniversaire (pourquoi pas 60??) mais est néanmoins fière d'aider son papy à la souffler.

jeudi 27 décembre 2007

Au cirque!


Jeudi 27, après avoir déposé Sidonie chez sa Mamè, on file à la Villette pour s'offrir, entre "grands" (cela inclut Eponine), une soirée cirque.

Le spectacle s'appelle "Taoub" ("tissu" en arabe), est interprété par une troupe d'acrobates originaires de Tanger et mis en scène par le chorégraphe français Aurélien Bory.
Il mêle habilement les figures traditionnelles de l'acrobatie marocaine et une vision plus moderne et humoristique du cirque et du mouvement.
Le seul accessoire utilisé sur scène par les douze acrobates est un immense drap blanc qui sert,
au gré des numéros, de rideau, montagne, trampoline, robe longue, mer, écran, projecteur.. Les performances physiques des artistes, véritables contorsionistes montés sur ressort, sont impressionnantes mais ce qui retient surtout l'attention, c'est la poésie et la drôlerie qui se dégagent de l'ensemble. Entre les pyramides humaines et les sauts périlleux, des scènes insolites à la Jacques Tati se glissent, suivis de tableaux oniriques comme celui, magnifique, de la jeune femme perchée sur les épaules de son comparse, portant l'étoffe blanche comme une robe de géante et tourbillonnant sur elle-même de plus en plus vite, telle un derviche tourneur.
Les enfants rient, participent, bougent, applaudissent, et les adultes en redemandent.

Un spectacle étonnant, qui parle à toutes les générations.

mardi 25 décembre 2007

Noël 2007 sera Multimedia... ou ne sera pas

Les deux jours précédents Noël ont été, comme toutes les autres années, une course perpétuelle contre la montre, avec une multitude de "petites choses" à faire qui prennent toujours quatre fois plus de temps que prévu :
-Emballer les 172 cadeaux (zut, y'a plus de scotch et le troisième rouleau est fini), mettre les noms dessus avant qu'il ne soit trop tard (le gros rectangle, là, c'est pour qui déjà?) et les trier en fonction de l'endroit où ils seront offerts (3 possibilités, surtout ne pas se tromper)
- Préparer les petits canapés pour l'apéro à Maisons-Alfort (Régis s'y est pris 3 jours à l'avance mais à 15h le 24, il peaufine encore ses oeuvres, brick de foie gras et toasts à la mousse d'oursin)
- Installer des logiciels sur le tout nouvel ordinateur portable de Papa et sélectionner nos plus belles photos de famille pour les transférer dessus
- Choisir, au dernier moment, nos tenues de fête et habiller les filles ni trop tôt, ni trop tard


Le 24 au soir, à Maisons-Alfort, les cadeaux, ornés de ballons de baudruche, attendent les enfants dans le jardin. Le Père Noël ressemble si fort à "Tonton Régis" que seule Sidonie ne l'a pas reconnu. La cousine Aude, elle, ne se gêne pas pour lui tirer la barbe.
Eponine, paniquée et au bord des larmes, ne trouve pas parmi ses paquets sa Nintendo DS tant convoitée et il faut insister pour qu'elle ouvre la boîte de chocolat délaissée... et découvre sa DS rose cachée dedans!
Sidonie et sa cousine Lilie, elles, jouent avec leurs nouveaux jouets toute la soirée : poupées, dinette, chaise musicale, balayette, elles ont du boulot!
Quant à moi, je suis fière de montrer mon tout nouveau clavier Yamaha, acheté la veille et offert conjointement par tous les Bobe. Régis, lui, frime avec son couteau suisse. Et mes beaux-parents semblent ravis de leurs appareils photos numériques, un Reflex Nikon D80 pour Yannik et un compact Coolpix rouge pour Colette.

Le lendemain, rebelotte à Guyancourt chez mes parents : pas de Père Noël cette fois mais toujours une avalanche de cadeaux.

Le chat électronique en peluche, qui miaule et bouge la queue, initialement pour Eponine, a tellement de succès auprès de Sidonie qu'elle ne veut plus le lâcher.
Eponine court enfiler son déguisement de princesse russe, rouge avec de la fourrure blanche, et rougit comme une pivoine lorsque nous saluons bruyamment son entrée. Puis elle se cache sous le bureau pour jouer tranquillement aux "Polly Pocket", tandis que Sidonie, malgré ses yeux tout collés de conjonctivite, promène sa nouvelle poussette dans toute la maison.
Nicolas, à qui j'avais confié la mission impossible de me trouver un peignoir orange (assorti à ma salle de bain), a relevé le défi avec brio : il m'en offre un superbe, d'un bel orangé et je m'empresse de poser avec pour la postérité.
Papa est enchanté de son ordinateur et Ô miracle, nous parvenons même à faire marcher du premier coup sa Livebox et sa ligne Internet. Et Maman aura elle aussi son joujou : un cadre numérique pour y mettre ses photos favorites.

On rentre à la maison épuisés mais contents... jusqu'au prochain Noël.

samedi 22 décembre 2007

Elève Eponine

Dernière semaine d'école pour Eponine avant le tourbillon de Noël.

En fait, c'est surtout dur pour son petit estomac :
- Mercredi 11h : goûter au cours de dessin
- Mercredi 15h : goûter à l'Arbre de Noël de l'INSERM avec Régis et Sidonie
- Jeudi 17h : goûter au cours d'escalade
- Vendredi 14h : goûter d'anniversaire à l'école

Inutile de dire que le soir au dîner, elle n'a plus faim.

Et en fin de semaine, elle revient avec son tout premier livret scolaire à faire signer.
L'appréciation de la maîtresse est positive : Eponine s'est bien adaptée au CP et a parfaitement compris le mécanisme de la lecture. Seul bémol : elle pourrait écouter et participer davantage si elle parvenait à fixer son attention pendant toute la durée de la classe. Eponine, penaude, reconnaît qu'elle est parfois "dans la lune". J'ai le sentiment qu'elle fait ce qu'elle peut mais qu'elle est encore un peu jeune pour rester concentrée toute une journée.

vendredi 21 décembre 2007

The Life and Death of Jane Austen

Fan des romans de Jane Austen (1775-1817), je savais somme toute peu de choses de sa vie : qu'elle avait écrit 6 romans (Sense and Sensibility, Pride and Prejudice, Mansfied Park, Emma, Persuasion et Northanger Abbey) et était morte vieille fille, à 41 ans.

Un très intéressant documentaire de la BBC m'a permis de combler mes lacunes.
Jane Austen, la plus jeune des 7 enfants d'un révérend presbythérien, était d'un naturel timide et était très intime avec sa soeur aînée Cassandra. Ses deux derniers romans ont été publiés à titre posthume et elle a également laissé un roman inachevé, Sanditon.
Malheureusement pour elle, sa vie ne fût pas aussi heureuse que celles de ses héroïnes et elle ne connût pas le "Happy end" tant convoité.
Effectivement célibataire jusqu'à sa mort , elle aurait cependant vécu une histoire d'amour avec un jeune homme dans les environs de Lyme Regis. Certaines sources affirment que l'amant en question serait John Wordsworth, le frère du célèbre poète William Wordsworth, capitaine dans la marine et mort en 1805 dans le naufrage de son bateau. Cependant, aucune trace ne subsiste de cette liaison puisque Cassandra, la soeur chérie, aurait détruit toutes les lettres qui pouvaient trahir l'intimité de Jane.
On sait aussi qu'elle fût, peu de temps après, demandée en mariage par le frère d'une de ses amies, qu'elle accepta l'offre le soir même et... changea d'avis le lendemain matin.
Elle rêvait d'un mariage d'amour et reste en cela, malgré le classicisme de ses romans, une femme très en avance sur son temps.

A une époque où les femmes se devaient d'arborer un teint de porcelaine, la peau de Jane était bronzée, voire jaunâtre et certaines de ses héroïnes ont hérité de cette même caractéristique. En fait, cette coloration de la peau, loin d'être naturelle, était un des symptôme de la maladie d'Addison, dont était atteinte Jane. Cette maladie provoquait aussi des douleurs abdominales et dorsales, des troubles hormonaux et biliaires et a ultimement entraîné sa mort prématurée.
Jane Austen eut peu de succès de son vivant - même si elle comptait parmi ses fans le Prince Régent et Sir Walter Scott - et la notoriété vint réellement avec la publication par son neveu de A Memoir of the Life of Jane Austen.
Mais ce n'est que dans les années 40 que son oeuvre fût reconnue à sa juste valeur.

lundi 17 décembre 2007

Le Père Noël est de retour

Ca y est, il est revenu !
Le Père Noël, blanc, rouge et imposant, était ce matin à Massy, à la ludothèque du quartier de Villaine.

Sidonie et sa copine Lucine, d'ordinaire assez téméraires, ne faisaient pas trop les fières et se réfugiaient dans nos bras en détournant les yeux de sa belle barbe bouclée. La plupart des enfants, âgés de 1 à 2 ans, étaient comme elles et ne voulaient surtout pas être photographiés avec lui. D'autres pleuraient carrément dès qu'il s'approchait d'eux.
Ce n'est que lorsque ce cher Père Noël s'est décidé à partir que nos deux terreurs lui ont adressé leur plus beau sourire, faisant "au revoir" de la main, l'air pressé qu'il vide les lieux.

dimanche 16 décembre 2007

Deux autres concerts de Noël

Et pour clore un week-end déjà chargé, je chante samedi soir à l'église Sainte-Marie-Madeleine à Massy et dimanche après-midi à Chilly-Mazarin.

A Massy, à ma grande fierté, Régis, Valérie et Magalie sont venus m'écouter.
L'église, pourtant très vaste, est bien remplie et la chorale est à la hauteur : plus à l'aise qu'à Bures-sur-Yvette, nous faisons peu d'erreurs et mettons davantage d'âme. "Mon" public a apprécié mais regrette de ne pas m'avoir beaucoup vue, car j'étais cachée derrière d'autres choristes.

Dimanche, je commence à accumuler la fatigue et un rhume me guette mais je tiens le choc pour le dernier concert. L'église Saint-Etienne de Chilly est petite, mignonne et pleine à craquer.
Marie-Renée, notre chef de coeur trouve les mots justes pour nous encourager :
- C'est la dernière fois que vous chantez cette messe de Charpentier, alors allez-y, faites-vous plaisir!
Et c'est ce qu'on fait : libérés, on se donne à fond et on prend vraiment plaisir à chanter. Le public, ravi, ne ménage pas ses applaudissements.
Ce concert est vraiment le plus beau des trois et Marie-Renée, les yeux brillants, semble sur un petit nuage. A la fin de l'Agnus Dei, le "Merci" qu'elle nous murmure veut vraiment dire quelque chose.
Nous invitons ensuite le public à nous rejoindre pour un pot amical et c'est là que Régis, Eponine et Sidonie me font la surprise de débarquer ! Je suis naturellement fière de présenter mes filles, qui ne se privent pas de faire du charme à toutes les grands-mères.

samedi 15 décembre 2007

Les bulles d'Igny

Eponine partie passer le week-end chez sa tante, je ne chôme pas pour autant : tennis le matin (bonjour les courbatures), petite sieste puis direction Igny pour le Festival de Bandes Dessinées.
L'ambiance est bon enfant et les dessinateurs ont tous l'air assez "pépères". Les queues pour obtenir des dédicaces et parler aux auteurs sont interminables mais on flâne dans les rayons, on déniche quelques BDs à prix imbattable et on achète plusieurs sérigraphies et dessins originaux.

vendredi 14 décembre 2007

"L'eau" de Jeanne Cherhal

Ce vendredi soir, je sors : Magali et moi allons voir Jeanne Cherhal en concert à Paul Baillard, pendant que nos hommes gardent les enfants.

En première partie, Abel K1, quelque part entre Calogero et Noir Désir, est très applaudi.
Puis Jeanne arrive et s'installe, frêle et souriante, au piano. Elle croise et décroise ses longues jambes... et elle envoie!
Quelle pêche, quelle voix!
Le concert est superbe et l'artiste généreuse, drôle, décalée. Le public apprécie et la rappelle deux fois. Elle conclut par la magnifique chanson "Merci".
Il fait très chaud et il est tard mais je serais bien restée encore un peu en si bonne compagnie.

Ecoutez "Quand on est très amoureux" :
http://www.youtube.com/watch?v=uSMLadp15MA
Ecoutez "Merci" :
http://www.youtube.com/watch?v=W1_xH5eQqe4&feature=related
de Jeanne Cherhal (extrait de l'album "L'eau")

mardi 11 décembre 2007

Citation de la semaine

En politique, la femme sera l'égale de l'homme lorsque des femmes incompétentes seront nommées à des postes de responsabilité.
Françoise Giroud

Alors, Sarkozy, un précurseur?

dimanche 9 décembre 2007

Concert à Bures-sur-Yvette

Ce Dimanche 9 Décembre est un grand jour : je participe à mon premier concert avec la chorale des Villains de Massy à l'église de Bures-sur-Yvette.

L'église est assez petite mais très jolie et l'acoustique se révèle excellente.
Nous arrivons avec deux bonnes heures d'avance afin de faire une ultime répétition car nous sommes loin d'être prêts.
Après la répétition, notre chef de choeur résume ainsi la situation :
- Je suis confiante car vous avez fait là toutes les erreurs qu'il était possible de faire..

Le concert débute par le groupe "Eclats de rires" constitués de fillettes de 10 ans et se poursuit avec les adolescentes d'"Eclats de voix", fragiles et émouvantes, et l'ensemble des Deux Mondes (chorale de musique baroque).
Lorsque Abracada'Jazz fait son entrée sur les côtés de l'église en claquant des doigts, j'ai déjà les pieds gelés mais très vite, leur chant plein d'énergie et de générosité nous réchauffe un peu. La salle est enthousiaste.

C'est vers 18h, après un court entracte, que nous entonnons la messe de minuit de Marc-Antoine Charpentier, accompagnés de l'ensemble orchestrale "Baroquerie du Val de Bièvre". Fort heureusement, nous ne faisons pas autant d'erreurs que lors des répétitions mais nous nous concentrons tellement pour éviter les bourdes que notre interprétation est un peu mécanique et manque de nuance. Le public applaudit tout de même assez chaleureusement.

Rendez-vous samedi prochain à Massy.

samedi 8 décembre 2007

6 ans - bis

Cette fois, on est bien le 8 Décembre, Eponine a 6 ans pour de bon et c'est au tour de la famille de venir célébrer ce grand jour.

Encore une fois, Eponine reçoit une montagne de cadeaux : la valise Totally Spies et le pistolet pour jouer aux espionnes, un set de maquillage (qu'elle étrenne imédiatement, assise les jambes croisées sur le canapé), la maison des Pet Shop, un livre au titre éloquent ("Prout de Mammouth") et le DVD d'"Anastasia" (qu'elle regardera 3 fois en une semaine : quand on aime, on ne compte pas).
Sans oublier deux invitations au spectacle : "Kirikou et Karaba" au théâtre avec mes parents et "Le Roi des Papas" en concert avec Maële et Régis. Elle reviendra enthousiaste à chaque fois : Kirikou, c'était "trop beau" et le Roi des Papas, il est "trop rigolo".

jeudi 6 décembre 2007

Y'en a marre des courses!

Entre les repérages de cadeaux pour Noël, les achats de nourriture, accessoires et cadeaux pour les deux fêtes d'anniversaire d'Eponine, sans oublier les courses habituelles, cela fait plusieurs jours que je passe ma vie dans les magasins et J'EN AI MARRE.
Et ce n'est pas Sidonie, coincée dans sa poussette à longueur de journée, arpentant les centres commerciaux, qui dira le contraire.

C'est décidé, je me mets en grève.

mardi 4 décembre 2007

Les oreilles entre les dents

Mes oreilles font des siennes et décident, à quelques jours des concerts de Noël, de développer une ottite. Le médecin me prescrit des antibiotiques, puis 6 jours d'aérosols mais je suis toujours gênée pour chanter et surtout entendre mes collègues choristes.

Sur ce, je mange un gateau, un de mes plombages saute et... je l'avale.
Ce qui me vaut deux scéances chez la dentiste de l'immeuble.
Sidonie, terrorisée par son masque blanc, hurle pendant 5 minutes à chaque fois, en guise d'introduction. Puis, comprenant que le patient, c'est moi, elle se calme et retrouve le sourire.

lundi 3 décembre 2007

On n'arrête pas le progrès

De passage chez Darty, Régis décide soudainement d'acheter une Webcam et de retour à la maison, il s'empresse de l'installer sur notre PC fixe.
Moins d'une heure plus tard, on est en communication sur Skype avec Julie, Vévé et Pablo et ça marche!
Régis et moi sommes excités comme des enfants et les filles, elles, hurlent de joie de voir Pablo en chair et en os.

Une pensée me traverse l'esprit : ça, c'est un truc qui plairait à mes parents.

dimanche 2 décembre 2007

6 ans et (encore) toutes ses dents

Avec une semaine d'avance, nous fêtons ce samedi 1er décembre les 6 ans d'Eponine avec ses copains. Régis a peaufiné sur Internet de jolis cartons d'invitation et sur les 10 enfants invités, 6 ont répondus présent. Il est vrai que certaines invitations, données directement par Eponine à ses copines de classe, ne sont peut-être pas parvenues à leurs parents...
Les préparatifs nous ont pris la matinée : gâteau au chocolat et crêpes, bonbons divers, décoration et aménagement du salon, gonflage des ballons, choix des jeux collectifs, fabrication des cannes et des paquets pour la pêche à la ligne.
Les invités arrivent à 15h, chargés de cadeaux : voyons voir, des Petshop, des Petshop et encore des Petshop, et puis aussi un livre de princesses et une poupée qui fait pipi quand on lui donne le biberon. Eponine est ravie et toutes les petites filles commencent à jouer avec les cadeaux, pendant que les deux seuls garçons, masqués comme Zorro, font les fous dans le couloir.
Bientôt, on organise quelques jeux collectifs : la pelote de laine, la queue de l'âne et l'indémodable pêche à la ligne, qui leur fait gagner divers babioles. La tente remplie de balles a aussi beaucoup de succès : on jette les balles, on ramasse les balles, on rejette les balles...
Bien sûr, on n'oublie pas d'allumer les cierges magiques et de chanter "Joyeux anniversaire", à la grande joie d'Eponine. Les enfants se gavent alors de crêpes au sucre et de bonbons et vers 17h30, épuisés, ils s'installent tous pour dessiner, régulièrement dérangés par Sidonie, petit voleur de couleurs, qui s'empare des feutres et crayons pour les mettre à la bouche.

Le lendemain matin, nous offrons à notre Eponine des rollers (rose, comme il se doit) qu'elle veut essayer tout de suite dans l'appartement, un Diddle (sorte d'animal en peluche avec de grands pieds et de grandes oreilles, coqueluche des cours de récré) et un disque des "Contes de la rue Mouffetard" de Pierre Gripari, qu'elle écoutera en boucle pendant plusieurs jours.
Surexcitée devant cette débauche de cadeaux, elle accumule les bêtises et les insolences tout au long de la journée et se retrouve privée de télé pour une semaine.

Le soir, nos voisins nous invitent à boire un verre pour fêter le premier anniversaire de leur fille et je constate que le volume de cadeau est inversement proportionnel à l'âge : ses cadeaux à elle occupent un tiers du salon!

A une émission "Zone Interdite" consacrée au business de Noël, je suis stupéfaite de voir une famille modeste de quatre enfants dépenser 500€ de cadeaux de Noël pour leurs rejetons, se privant par ailleurs de tout pour y parvenir.

lundi 19 novembre 2007

Un Dimanche

Les concerts de Noël approchant à grands pas, tous les choristes sont conviés à une répétition exceptionnelle et dominicale, de 10h à 17h, avec buffet partagé pour le déjeuner.
L'ambiance est studieuse mais très agréable et je prends de plus en plus de plaisir à aprofondir chaque chant. J'ai aussi l'impression que mon niveau s'améliore et rejoint petit à petit celui des autres.
De retour à la maison, au risque de paraître monomaniaque, je continue à m'entraîner!

Et le lendemain, j'assiste à ma première Assemblée Générale, où j'apprends pas mal de choses concernant le budget de l'association, l'organisation et le coût d'un concert, d'où l'importance d'en faire la publicité pour attirer le public.
Convaincue, je m'empresse d'aller coller quelques affiches chez les commerçants de mon quartier.

mardi 13 novembre 2007

Nostalgie, quand tu nous tiens

C'est au dernier moment que je me décide à aller déjeuner, ce mardi 13 Novembre, avec mes anciens collègues de France Telecom : le but est de prendre de vitesse la grève des transports qui s'annonce pour le lendemain. Au final, prévenus la veille, presque tous sont venus : Véro, devenue blonde pour l'occasion (je plaisante) et toujours en forme ; Céline, en attente de son mariage ; Aliette, toute sourire et intarrissable sur les désopilants "Stérimar" (petit surnom de nos "Steerco" mensuels, grandes réunions au sommet avec les équipes de ventes) ; Olivier, arrivé pour le dessert après ses sempiternels rendez-vous chez son banquier ; et même Cyril, de plus en plus détaché de son nouveau boulot et friand de blagues salaces.
Installés au "Saint Séverin" à St Michel sur les conseils de Véronique (plus personne ne fait confiance à Aliette depuis un mémorrable restau asiatique à l'hygiène douteuse), nous passons en revue avec joie nos sujets favoris, du devenir de nos collègues amis ou ennemis (bébés, mariages, changement de poste, disputes professionnelles..) aux rumeurs de démission / mutation de nos directeurs adorés, en passant par les dernières frasques et désillusions de notre chef de service.
C'est tout à la fois amusant et vaguement inquiétant de constater que au bout de près d'un an d'absence, rien ou presque n'a changé. J'ai eu le temps de partir en congé maternité, de faire un bébé, de le regarder grandir, d'embaucher une nounou enceinte, de changer de poste et de me couler dans mes nouvelles fonctions, de remplacer ma nounou, de renoncer à mon nouveau poste, de poser un congé parental et d'organiser ma nouvelle vie à la maison, et la plupart de mes ex-collègues n'ont pas bougé, ou si peu.

En quelque sorte, pour eux, le temps s'est arrêté.
Et je les retrouve, identiques à eux-mêmes, sympas, attachants, notre complicité toujours intacte. Jusqu'à la prochaine fois.

Sidonie, elle, visite la salle du restaurant, devient copine avec la serveuse, joue un peu avec Olivier et fait du charme à un client américain, sosie de Clark Kent.

Le soir même, le centre social de Villaine organise une petite fête pour les enfants. Des décors de jeu ont été reconstitués : la marchande de fruits et légumes, la Poste, une maison avec cuisine, salle de bain et poupon, plus une collection de déguisements. Les enfants sont surexcités et courent partout. Eponine rentre à fond dans le jeu et essaie tous les costumes. Au guichet de la Poste, elle vend des timbres avec un foulard sur la tête. A l'animatrice qui la questionne sur son foulard, elle répond qu'elle est néanmoins une femme "moderne et active, qui travaille". Comprenne qui pourra.

samedi 10 novembre 2007

Guadeloupe, jour par jour

Jour 1
(30 octobre)

C'est le grand départ!
Ô miracle, notre vol Corsairfly, déjouant à la fois la grève d'Air France et celle du personnel au sol, décolle quasiment à l'heure et arrive sans encombre à Pointe-à-Pitre.

Evidemment, les huit heures de vol ne sont pas de tout repos, avec Eponine qui gigote et laisse tomber ses crayons de couleurs toutes les 3 minutes et Sidonie qui entreprend d'explorer les genous du voisin (un quinquagénaire fort heureusement charmant et attendri) mais finalement, nous résistons tous assez bien au décalage horaire.

A notre arrivée à l'Habitation Grande Anse de Deshaies, où nous logeons (au Nord de Basse-Terre), la première impression est magique : de mignons petits bungalows tout confort avec charpente en bois, terrasse-cuisine et air conditionné, disséminé dans un beau jardin tropical, à deux pas d'un petit restaurant donnant sur une piscine poétiquement éclairée de nuit.

Le restau, que nous testons dès le premier soir malgré la fatigue, est fabuleux : fin, original, et le service est prévenant et sympathique. On ne se prive pas non plus d'essayer la piscine et notre premier bain a un avant-goût de paradis.

Jour 2
(31 octobre)

Décalage horaire oblige, les filles se réveillent très tôt et le petit-déjeuner buffet (croissants, crêpes maison, fruits et jus frais..) nous remplit d'énergie pour notre première journée antillaise.

Mais vers midi, alors que nous profitons des eaux à 29° de la magnifique plage de Grande Anse, Eponine ressort en hurlant de l'eau, du sable plein les cheveux et le poignet tremblant : bravant nos multiples mises en garde, elle a trouvé amusant de jouer dans les rouleaux et a été violemment plaquée au sol par une vague. Elle pleure de douleur en soutenant son avant-bras gauche et passée la première réaction d'énervement ("on te l'avait bien dit"), on décide de rentrer au bungalow pour que les filles se reposent. Malheureusement, après la sieste, le bras d'Eponine ne va pas mieux et une visite chez un médecin s'impose. En cinq minutes chrono, le docteur R. pose son diagnostic (probable fracture de l'avant-bras de type "bois-vert"), rédige une ordonnance pour une radio aux urgences de Pointe-à-Pitre et fabrique une atèle de fortune à Eponine.
Lorsque nous reprenons courageusement la route vers le CHU de la capitale (seul service d'urgences de l'île), nous ne savons pas encore que la nuit sera longue, très longue.

Dès le départ, je me doutais que ce ne serait pas facile : le remplissage du dossier d'admission avait déjà pris une bonne heure, entre les va-et-vient des blessés en civière, les récriminations des malades impatients refoulés par la sécurité et les protestations des infirmières, lassées d'être prises à partie ("Y a pas écrit médecin sur mon badge, je ne suis qu'infirmière, je fais ce que je peux!"). Mon tour arrivé, le verdict tombe :
"Je l'ai mise en semi-prioritaire parce qu'elle a 5 ans mais malgré tout, je ne vous garantis pas l'horaire de passage, cela risque d'être très long". Je me souviens avoir pensé :
"Très long, qu'est-ce que cela peut vouloir dire : 3 heures? 5 heures? Plus?"
J'ai préféré me raccrocher à cette incertitude et n'ai pas posé la question.
A 22h, nous attendons toujours et la file d'attente ne semble pas diminuer. Il n'y a plus un seul siège de libre et Eponine dort, les fesses sur son siège et la tête sur mes genoux. Une jeune femme, accompagnant son amie malade, s'arrête devant moi et désigne alternativement Eponine et sa copine debout :
- Vous ne pouvez pas la prendre sur vos genoux?
Réalisant qu'elle me demande de réveiller ma fille au bras cassé pour faire asseoir sa copine, je suis outrée. Avant que je n'explose, Régis se lève et lui cède sa place. Je fulmine toujours contre ma voisine lorsque celle-ci m'apostrophe :
- Vous savez, on est là au moins jusqu'à 4h du matin, la nuit va être longue.
Je grogne :
- Merci, c'est sympa de nous remonter le moral!

Régis, voyant que je suis près de craquer, décide de rester dans la salle d'attente avec Eponine pendant que je retourne à la voiture me reposer avec Sidonie.

In fine, arrivés au CHU de Pointe-à-Pitre à 18h30, nous n'en sortirons qu'à 1h30 du matin, Eponine le bras en écharpe, armée d'un plâtre tout blanc.

Jour 3
(1er novembre)

Au petit-déjeuner, tout le monde, personnel et clients, redouble d'attention et de gentillesse pour Eponine. Celle-ci craint de ne pas pouvoir se baigner et pour lui prouver le contraire, nous lui emballons illico le bras dans un sac poubelle et hop, à l'eau! Elle nous fait remarquer, l'air sombre, que le sac poubelle, ça fait "vraiment pas joli". En fait, elle redoute les moqueries des autres enfants.

Bien décidés à passer malgré tout de bonnes vacances, nous partons visiter une plantation de café, le Domaine de la Grivelière, aux environs de Vieux-Habitants.


La route d'accès, perdue dans la jungle, est magnifique et donne une impression de bout du monde : lumière tamisée, luxuriance et transparence des végétaux, lianes et arbres géants. La visite du site, hors du temps, est passionnante, détaillant les étapes de production du café et du cacao, de la cueillette à la vente. Nous marchons parmi les caféiers et les cacaoyers, observant les fleurs (Alpinias roses et Alamandas jaunes), les oiseaux et les énormes chenilles urticantes.

Lorsque nous atteignons la jolie "Anse de la Barque" avec son phare de carte postale, le soleil commence déjà à décliner et c'est de nuit que je me baigne, seule, sur la plage noire de Malendure, savourant mon plaisir.


Jour 4
(2 novembre)



Au programme d'aujourd'hui, visite du Parc des Mamelles, à la fois zoo et jardin botanique. On y croise des racoons (ratons laveurs), des iguanes, des singes, des tortues, des mangoustes, des agoutis, des loutres, sans oublier les crabes, poissons, perroquets et perruches, chauve-souris, insectes de toutes sortes, blattes, scolopendres etc.






La végétation abonde elle aussi : alamandas, alpinias, balisiers, palmiers géants, bananiers, Bois-bandé, roses de porcelaine..

C'est pendant le "parcours sur la cîme des arbres" (avec baudrier et mousqueton) que nous rencontrons la famille C. : Patrick (le look de Buffalo Bill et la voix du chanteur Renaud), Monique (rousse et discrète) et leur fils Alix, 5 ans 3/4 (bavard comme une pie et copain comme cochon en 5 minutes avec Eponine).




Dans la très jolie serre aux papillons, les enfants s'immobilisent pendant de longues minutes, espérant qu'un papillon se pose sur eux et exauce leur voeu. Mais rien ne se passe, à part que nous avons gagné quelques instants de silence (c'est toujours ça).




Avant la tombée de la nuit, nous effectuons une petite randonnée au "Saut de la Lézarde", en pleine forêt vierge. La chaleur est étouffante et le sentier glissant, ce qui n'est guère aisé pour Eponine avec son bras dans le plâtre, mais elle s'en sort avec les honneurs. Entourés des bruits étranges de la forêt et dans la moiteur ambiante, on se surprend à jouer aux explorateurs de pacotille.





L'arrivée à la cascade, clou de la balade, est saisissante : d'une beauté sombre et mystérieuse, elle semble rayonner de l'intérieur. Seul bémol : nous ne sommes pas les seuls à profiter du paysage.


Après s'être baignés (Régis et Eponine) et avoir trempé un orteil (Sidonie et moi), nous remontons au pas de course car la lumière décline rapidement.
Eponine s'amuse à faire des "Hou hou" auxquels une "chouette" fait écho. Emerveillée que l'"animal" lui ait répondu, elle refuse de nous croire lorsque nous lui présentons la véritable "chouette", un jeune homme espiègle caché derrière un arbre.

Il était temps que nous regagnions notre voiture : la Route de la traversée est maintenant dissimilée par un épais brouillard.
Dans la foulée, nous rejoignons Patrick et Monique, qui nous ont invités à prendre un Ti' Punch dans leur immense villa de location sur les hauteurs de Deshaies. Nous passons un très bon moment à échanger nos expériences sur les enfants, les voyages.

Jour 5
(3 novembre)

Réveillée en sursaut par une vive douleur dans le bas du dos, suivie d'une deuxième plus forte encore, je me lève d'un bond et Régis agite les draps, laissant s'échapper un scolopendre.
Sâle bête! Rapidement, je sens le venin se propager autour de la morsure, dans le dos et sur la cuisse. La zone touchée est rouge, enflée et douloureuse mais fort heureusement, au bout de quelques heures, cela va mieux.
La journée se poursuit plus agréablement par une longue baignade à la piscine.


Assises sur la balancelle au bord du bassin, Eponine et moi chantons en coeur aux oreilles d'une Sidonie particulièrement grognon :

"Elle est pas sage, la Sido,
On l'abandonne sur un pédalo,

Elle est pas sage, la Sido,
On s'en fiche, on la jette à l'eau,

Elle est pas sage, la Sido,
On la laisse dans le bungalow,

Elle est pas sage, la Sido,
On l'abandonne sur un vélo,
etc..


Sur le front de mer de Sainte-Rose, nous observons les pêcheurs vider leurs poissons et les pélicans coloniser les épaves de bateaux. Eponine s'avance hardiment sur la jetée pour approcher les volatiles et un sexagénaire commente :
- Elle a peur de rien, celle-là, avec son bras dans le plâtre! Elle a l'air casse-cou, hein?
Et hochant la tête avec philosophie, désignant Sidonie, qui essaie d'échapper à notre vigilance et s'avance elle aussi vers la jetée :
- Ah, et puis la deuxième est pareil, on dirait...



On déjeune les pieds dans l'eau "chez Francine", sur la plage de Cluny bordée de petites piscines naturelles taillées dans la roche et on clôt la journée en beauté par une balade dans un bateau à fond de verre autour de l'Ilet Pigeon, au large de Malendure.










Nous voyons beaucoup de jolis poissons tropicaux, dont les Colas, bleu clair et jaune, qui nous suivent frénétiquement pour happer la nourriture que le capitaine du bateau leur lance. Sidonie, émerveillée, les montre du doigt en poussant de petits cris.

Puis c'est au tour d'un gros poisson nommé Régis, armé d'un masque et d'un tuba, de faire des acrobaties sous l'eau face à la vitre, à la grande joie d'Eponine. Après quelques petites cabrioles sous-marine, je vais moi aussi faire un peu de snorkeling près des rochers et repère des balistes, des demoiselles, des perroquets, des napoléons, un poisson-flûte, un poisson-pierre et même une raie.


De retour sur la terre ferme, on ne résiste pas à la tentation de prendre un dernier bain au soleil couchant.

Jour 6
(4 novembre)






Après une tête dans la piscine comme chaque matin, nous déjeunons "Chez Lélette" à Deshaies sur une belle petite terrasse aux couleurs Madras face à la mer.








Repus, nous visitons le magnifique Jardin Botanique, ancienne propriété de Coluche, dont la très belle villa en bois foncée se cache encore dans le Jardin. Nénuphars, orchidées de toutes sortes, anthuriums, balisiers, bougainvilliers, alamandas, alpinias, arbres du voyageurs, palmiers, cocotiers, baobabs, on ne sait plus où donner de la tête tant il y en a. Nous admirons le talipot géant, dont une seule feuille pèse jusqu'à 50kg, ainsi que les perroquets, flamands roses, colibris, sucriers et ouassous qui ajoutent encore de la couleur au tableau.


Et le clou de la visite, c'est la grande serre aux lobris, de jolies perruches vertes, rouges et bleu vif : les enfants leur tendent un gobelet rempli de leur nectar favori et les oiseaux viennent se poser sur leur tête, leurs bras, leurs épaules.. Eponine rit aux éclats et Sidonie, surexcitée, manque d'arracher la queue d'un des volatiles qui avait eu l'imprudence de s'approcher d'elle.




Sur la plage de Ferry, nous observons entre deux baignades les familles Guadeloupéennes qui se détendent autour de leur traditionnel "carry pique-nique" dominical.

Jour 7
(5 novembre)

Après un petit-déjeuner enchanteur parmi les colibris et autres "sucriers", nous visitons la distillerie Séverin confortablement installés dans un petit train qui parcoure le vaste domaine en dispensant des commentaires plutôt intéressants. Les aigrettes neigeuses se promènent rêveusement autour des bassins à ouassous, les champs de canne à sucre et d'ananas défilent et la roue à aube fonctionne encore. La dégustation de Ti' Punch, planteur et diverses sauces piquantes se fait dans une bonne humeur communicative et nous repartons le coffre lesté de plusieurs litres de vieux rhum.


La marché aux épices de Pointe-à-Pitre nous déçoit beaucoup : trop touristique, trop raccoleur, trop agressif. Le marché du Petit Port est, lui, plus authentique et nous y achetons quelques fruits ainsi que des gousses de vanille. Nous déjeunons sur le pouce dans un snack face au port et admirons quelques très belles cases blanche et rose vers le centre ville. Les filles repartent de la capitale ravies avec une tenue antillaise : une petite robe à bretelle pour Sidonie et un ensemble jupe-bustier pour Eponine.

Nous poussons jusqu'à la plage de Sainte-Anne sur Grande-Terre : elle est effectivement belle avec son sable blanc et ses eaux turquoises peu profondes mais elle est aussi très étroite et bondée de touristes. Cela n'empêche pas les filles de faire des chateaux de sable et de s'amuser dans l'eau avec leurs nouveaux copains. Bientôt, le tonnerre gronde au loin sur Basse-Terre et après avoir dégusté un sorbet coco, on reprend la route dans les embouteillages de fin de journée.
Nos valises faites, nous savourons notre dernier dîner et faisons nos adieux à Emilia, la patronne du restau, et sa famille, espérant bien revenir à Habitation Grande Anse pour profiter une nouvelle fois de leur accueil et de leur cuisine fabuleuse!


Jour 8 & 9
(6 & 7 novembre)


Dernier jour et lever très tôt pour partir en balade avec Nico Excursions. Nous prenons le bateau à Sainte-Rose et naviguons jusqu'à l'Ilet Blanc, grande bande de sable blanc perdu au milieu de la mer. Près de la barrière de corail, nous jetons l'ancre et sortons masque et tuba pour admirer les balistes, perroquets, demoiselles, etc. J'aperçois même un barracuda. Arrivés à l'Ilet Caret, petite île paradisiaque aux eaux translucides, nous dégustons un planteur les pieds dans l'eau. Hum...

L'excursion se termine par la visite de la Mangrove, zone garnie de palétuviers en pleine mer. Le soleil tape dur et Régis et moi en auront encore un souvenir cuisant plusieurs jours après notre retour à Paris.

Une dernière bière Carib avalée, je prends avec Eponine mon ultime bain dans la piscine et toutes deux béates, nous savourons cet instant.
Avant de reprendre l'avion, nous aurons juste le temps de visiter le cimetière de Morne-à-l'eau, gigantesque damier noir et blanc, scintillant au coucher du soleil.

Le vol du retour est sans histoire, les filles dormant comme des anges, Sidonie dans son berceau suspendu et Eponine affalée sur son siège.


Epilogue : destin d'un plâtre

C'est avec apréhension qu'Eponine reprend le chemin de l'école ce jeudi 8 novembre : elle est persuadée que ses copains vont se moquer de son plâtre. Pour la rassurer, je l'accompagne dans la cour et les enfants de sa classe m'entourent :
- T'es notre nouvelle maîtresse?
Comprenant que je suis la maman d'Eponine, ils veulent tous savoir ce qui lui est arrivé et commentent avec excitaton et gentillesse :
- Moi aussi, j'ai eu un plâtre au bras!
- Moi, j'en ai eu un à la jambe car j'étais tombé de moto avec mon papa!
- Moi aussi, moi aussi!

Ils ont tous l'air tellement enthousiastes d'avoir eu un plâtre qu'Eponine est toute fière du sien, qu'elle arbore désormais tel un trophée. Elle rentre le soir ravie, montrant son bras tout décoré de dessins d'enfants.
Bien que gauchère et donc handicapée, elle n'a renoncé ni à écrire, ni à dessiner, activités qu'elle fait désormais de la main droite.

Le lendemain, un médecin de l'hôpital Jacques Cartier - qui, coïncidence, a fait son service militaire au CHU de Pointe-à-Pitre et qui, de son propre aveu, "n'en a pas gardé un souvenir ému" - lui pose un plâtre en résine tout neuf, plus léger et plus fin.
Quinze jours plus tard, ce même médecin lui retire en tirant doucement dessus.
Depuis, le plâtre trône, intact, comme une relique sur le bureau d'Eponine, qui reprend progressivement sa petite vie de gauchère.