samedi 14 novembre 2009

La Reine du silence

La Reine du silence, c'est Sidonie, et je le prouve.

La scène se passe à la table du dîner. Régis, excédé par le babillage incessant de ses filles préférées, propose de jouer au Roi du silence. Eponine, 7 ans, bientôt 8, ricane dans sa barbe mais parvient à tenir sa langue. Sidonie, enthousiasmée par ce nouveau jeu, se met à bavarder de plus belle. On pouffe tous de rire et on lui réexplique la règle du jeu :
- Sidonie, le jeu, c'est que tu ne dois pas parler et le premier qui parle a perdu. D'accord?
Elle acquiesce et le jeu reprend.
Au bout de quinze secondes, elle claironne, triomphante :
- Tu vois Papa, j'ai pas parlé!
Sa soeur, hilare :
- Sidonie, t'as perdu!
Sidonie, bonne joueuse et heureuse de voir qu'elle amuse la galerie, rit elle aussi. On fait un nouvel essai.
Au bout de vingt secondes, Sidonie se penche vers nous et chuchote, tout bas :
- Vous voyez, hein, je parle pas..
Eclat de rire tonitruant de tous les membres de la famille.
Je vous l'avais bien dit : Sidonie, c'est la Reine du silence.

jeudi 12 novembre 2009

Miossec mouille la chemise











Christophe Miossec, en concert à Massy ce Lundi soir pour présenter son nouvel album Finistériens, est du genre chanteur engagé, qui donne de sa personne et transpire en public.
Et, comble d'ironie pour un artiste qui a la réputation sulfureuse de ne pas boire que de l'eau, il aime balancer des bouteilles d'Evian sur la scène, qui forment en tombant de jolies flaques translucides et glissantes, que ses techniciens essaient tant bien mal d'essuyer à grands coups de serviettes-éponge. Il adore aussi shooter dans les fils électriques, jouer avec le pied de son micro, se taper la tête avec ses propres cymbales, chanter à moitié allongé par terre etc.
Entier, volontiers excessif, déchiré et déchirant, provocant, Bretonnant, agaçant, touchant, nonchalant et drôle, puis éructant et violent, il crie sa révolte plus qu'il ne chante, puis susurre des mots d'amour, dans un souffle embrumé d'alcool. Il a influencé Cali, qui le vénère, et Renan Luce, qui dit avoir eu envie de faire des concerts en voyant Miossec sur scène.
Miossec est unique : sa voix, intéressante et chaleureuse, manque à la fois de technique et de puissance ; mais il est un interprète inimitable, qui vit ses chansons comme si c'était la première fois, et un auteur surdoué, maniant une langue empreinte de poésie, d'autodérision et d'humour. Il a 45 ans et en paraît 60. Il est, en somme, un dinosaure du rock français, certes imbibé de gin mais avec une pêche d'enfer et le don rare de capter l'air du temps.

dimanche 25 octobre 2009

Bulles de plaisirs (2)

Dans la série "Petits plaisirs minuscules", entamée en Mars dernier, voilà mes dernières petites bulles de champagne :

- Regarder Koh Lanta avec les filles le vendredi soir, ou Il était une fois l'homme en mangeant des croque-monsieur ou en épluchant des noix fraîches
- Entendre Sidonie hurler Papa choupinette!!
- Reprendre contact avec d'anciens collègues de bureau et parler du bon vieux temps ; croiser mon ex-chef Cyril au centre commercial de la Vache noire et déjeuner avec lui à l'Hippopotamus aux frais de son employeur
- Faire une super promenade à vélo au soleil, un week-end de septembre, en attendant l'automne et acheter des bricoles à une brocante
- Retrouver les filles qui me sautent au cou le soir en rentrant du boulot
- Constater que mes nouveaux collègues ont les mêmes références comiques que moi : Les Bronzés font du ski ("Mais Popeye, il a une gourmette énoorme!!"), Le Père Noël est une ordure ("Je n'aime pas dire du mal, mais c'est vrai qu'elle est gentille.") et Kaamelot ("C'est pas faux." "Mais qu'est-ce que tu ne comprends pas?"), et exploser d'un rire coupable dans l'open space
- Voir les filles sauter comme des cabris, chanter et danser de joie lors des concerts de Zut et Ecoute ta mère et mange ton short, au Festi'Val de Marne- Entendre Eponine rire aux éclats lorsque je lis Les Vacances du Petit Nicolas
- Ecouter Sidonie nous expliquer qu'elle est en "Petite section, dans la classe des Nours"
- Faire du shopping comme une folle, renouveler ma garde-robe et celle des filles et me faire plaisir pour être chic et jolie pour aller travailler - il faut bien qu'il y ait des compensations à reprendre le boulot!

lundi 19 octobre 2009

Quand les filles jouent

C'était il n'y a pas si longtemps, alors qu'il faisait encore beau et chaud et cela donne furieusement envie de retomber en enfance.

En garde, chevalier Eponine!
Vous allez tâter de mon sabre!Hep, pas si vite!Essayez seulement de me toucher, chevalier Sidonie!

Ah, mais le chevalier Papa intervient...
... et se fait prendre à revers par les deux jeunes chevaliers

samedi 10 octobre 2009

Chorale et Bar Mitva

Malgré la reprise du boulot et tous les changements de cette rentrée, j'ai décidé de continuer la chorale : quand on trouve une activité qui donne autant de plaisir, tant pis pour les contraintes, on s'accroche.

Au programme du concert de Noël 2009, deux Motets de Francis Poulenc, compositeur français contemporain mort en 1963, le O Magnum Mysterium de Morten Lauridsen, compositeur américain de 66 ans, professeur de musique dans une université de Californie, ainsi que le Gloria de la Messe en mi bémol de Schubert.

Grippe A oblige, notre salle habituelle a été réquisitionnée cette automne pour servir de centre de vaccination. Qu'à cela ne tienne, la mairie met généreusement à notre disposition une autre salle, située au premier étage de l'Espace Liberté. Cette Espace portant bien son nom, toutes sortes de cérémonies y ont lieu et là, pas de bol, ce lundi soir, soir de répétition pour les choristes, dans la grande salle du rez-de-chaussée, il y a... une Bar Mitva. Musique à fond les ballons, ados endimanchés et néanmoins déchaînés, je dois avouer qu'on a du mal à rester concentrés sur notre partition de Poulenc.
Bah, avec un peu de chance, la semaine prochaine, ce sera une soirée Bingo.

mardi 22 septembre 2009

Retour à Orange Village

Il y a deux ans, c'est avec soulagement que j'avais quitté mon poste chez Orange France : ma quantité de travail était ingérable, mes projets voués à l'échec, je faisais des horaires à rallonge pour un résultat médiocre et me débattais dans une organisation ubuesque où chaque responsabilité était dupliquée, où les conflits entre équipes étaient légion et où chaque décision à prendre était un véritable parcours du combattant.

C'est donc avec quelque appréhension que le 7 septembre, j'ai repris le chemin d'Orange Village, en me demandant à quelle sauce j'allais être mangée.
Et puis finalement, non : mon retour s'est relativement bien passé, sans grosse anicroche ni gros stress. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce n'était finalement pas si terrible que cela.
En mon absence, j'ai été réaffectée, ainsi que la plupart de mes anciens collègues, à une autre Direction et les problèmes organisationnels ont été résolus, ou du moins aplanis. Mon nouveau manager respecte les horaires de travail que nous avons définis ensemble et a signé sans broncher, comme convenu, ma demande de 4/5ème. Je suis à la maison tous les soirs à 19h15 au plus tard et m'occupe de mes filles le mercredi, ce qui me permet de profiter d'elles et de descendre tous les autres jours au RER Laplace sans culpabiliser.

Ma nouvelle ambiance de travail est aussi très différente de ce que j'ai connu il y a deux ans. Finis les sandwichs avalés à la hâte, seule à mon bureau entre deux réunions : les membres de l'équipe mangent le plus souvent ensemble, à la cantine d'entreprise, et j'ai retrouvé, deux ou trois fois par semaine, cette coutume bien agréable du petit café de 13h pris en commun.
Quant au contenu de mon poste, je suis toujours chef de produit Marketing et m'occupe d'un portail Internet et Mobile à destination des adolescents. Les responsabilités Marketing sont partagées entre deux équipes dans deux directions distinctes mais en 2007, quatre entités différentes se crêpaient le chignon, donc c'est un net progrès...

dimanche 20 septembre 2009

Allo nounou bobo

On pourra toujours gloser sur le taux de natalité record de l'hexagone et sur l'abondance et la variété des solutions de garde proposées aux mamans qui travaillent.
La vérité, c'est que recruter une nounou, c'est la galère. Et je le prouve.
Dès le mois de Mai, pleine de bonnes résolutions printanières et en prévision de ma reprise du boulot imminente, je me suis mise en quête d'une super nounou pour aller chercher mes schtroumpfettes à la sortie de l'école. J'en ai parlé aux nourrices, aux mamans et aux grandes soeurs du square, j'ai mis des annonces dans le quartier et j'ai eu une petite dizaine de candidatures, plus ou moins sérieuses, à qui j'ai proposé des rendez-vous pour un premier contact. J'avais fait un planning assez serré, préparé un questionnaire et j'étais impatiente et motivée.
Résultat : quatre personnes ne se sont même pas présentées (dont deux sans un mot d'explication), une habitait à 1h45 de la maison (aucune chance qu'elle fasse le trajet deux fois par jour pour deux heures de boulot), une est tombée malade et a été hospitalisée pour une durée indéterminée, une ne connaissait rien aux enfants et la dernière demandait deux fois plus d'argent que les autres tout en fixant ses conditions (bon, je prends trois semaines de vacances en Juin et je ne suis pas dispo avant le 25 septembre - pratique quand on postule pour des sorties d'école..).
Finalement, contre toute attente, nous avons rencontré Damien, un jeune homme de 19 ans, sérieux, gentil et débrouillard, qui avait perdu son poste dans l'interim à cause de la crise, semblait satisfait de ce qu'on lui proposait et s'entendait très bien avec nos filles. Nous sommes donc partis sereinement en vacances, avec la promesse de lui faire signer son contrat dès notre retour à la mi-Août.
Mais le 17 Août, patatras : appel très embarrassé de Damien pour nous dire qu'il avait trouvé un emploi en CDI à temps plein dans une entreprise de logistique.
Exit Damien et retour à la case départ.
Désespérée et voyant la rentrée approcher à grands pas, j'ai fait feu de tout bois : j'ai recontacté une de mes anciennes femmes de ménage, que je trouvais adorable avec les enfants. Manque de chance, elle n'avait aucun intérêt à reprendre un travail à temps partiel car sinon elle perdait son allocation chômage... Qu'à cela ne tienne : j'ai téléphoné à Mme B., une ancienne nounou ivoirienne de Sidonie, adorable et dynamique. Mais ses numéros fixes et mobiles étaient aux abonnés absents et elle n'était plus dans l'annuaire.

Alors j'ai décidé de jetter l'éponge : le recrutement en direct, ce n'était vraiment pas mon truc.
J'ai foncé sur le site Internet de Pro sitting, "numéro 1 de la garde d'enfants en Ile-de-France depuis 1992". J'avais déjà failli m'adresser à eux il y a deux ans, quand on avait découvert que notre nounou était enceinte (oui, je sais, c'était déjà moi qui l'avais recrutée..). J'ai téléphoné, j'ai dit "oui" à tout, j'ai sorti mon carnet de chèques et je me suis inscrite.
Voilà, c'était il y a un mois, et je ne regrette rien.
Nous avons désormais une dame charmante, Mme B., qui va chercher nos filles tous les jours à la sortie de l'école, les emmène au parc, leur donne le goûter, le bain et aide Eponine a faire ses devoirs. Et moi, je dors sur mes deux oreilles : si la nounou est malade, absente ou ne convient plus, Pro sitting me la remplace ; Pro sitting s'occupe du recrutement, de la sélection des candidats, de la vérification des papiers et des CVs et me présente autant de candidatures que nécessaire ; Pro sitting gère les contrats, les feuilles de paie, les congés payés et les déclarations à l'URSAFF.
Ma nounou est payée au tarif horaire classique mais cela nous coûte 30% plus cher - c'est Pro sitting qui encaisse la différence.
On peut dire que j'ai acheté ma tranquillité d'esprit.
Mais maintenant je le sais : cela n'a pas de prix.

vendredi 18 septembre 2009

Rentrée des classes

Adieu parasols et noix de coco, bonjour cartables, bottines neuves et récréations : Septembre a fait sa rentrée, et mes filles aussi, Eponine en CE2 et Sidonie en petite section de Maternelle.

C'est parti mon kiki

Au début, Eponine était très déçue de ne pas être dans la même classe que ses copines de l'an passé, mais elle s'est vite consolée à l'idée de s'en faire de nouvelles. Et puis elle aime beaucoup sa maîtresse, Mme L, "très gentille, même si elle donne beaucoup de devoirs".
Ah tiens, parlons-en des devoirs. On ne peut pas dire qu'Eponine ait des difficultés à les faire ; c'est plutôt qu'elle les fait d'une manière qui n'est pas toujours du goût des adultes : sur un petit bout de feuille déchiré, sur une copie présentée à l'envers, dans le mauvais cahier, écrit avec un feutre qui fuit, ou très serré sur une seule ligne, tout en se balançant suspendue aux montants de son lit etc.
Dans la foulée, on l'a inscrite à l'escalade et à la gymnastique : il faut bien qu'elle dépense autrement toute cette belle énergie.

Quant à Sidonie, à l'issue de ses deux premiers jours d'école, elle était emballée : elle avait joué, fait de la gym, du vélo et appris à "faire l'éléphant" (c'est-à-dire marcher en faisant de grands pas, les bras bien éloignés du corps, démonstration à l'appui). Mais la semaine suivante, quand elle a compris qu'elle devait aller à l'école tous les jours, ou presque, et non pas une fois de temps en temps quand elle en aurait envie, elle était beaucoup moins enthousiaste.
Le soir dans son lit, inquiète à l'idée de retourner en classe, elle a argumenté :
- Mais... j'ai plus besoin d'y retourner, je sais déjà faire l'éléphant.
Et elle m'a soudain paru toute petite.
Lorsque je l'ai déposé le lundi, elle a pleuré. Le mardi, j'avais le coeur gros et elle a encore pleuré, mais sans conviction. Le jeudi, elle m'a quitté sans rien dire et est partie jouer avec le garage géant. Et le vendredi, elle m'a dit au revoir d'un bisou et s'est éloignée en souriant : à ma grande surprise, elle était devenue une élève.
A présent, elle a ses copains-copines (même que des fois, la petite M. ne veut plus être sa copine, mais bon..), son oreiller et son mini-lit à elle pour la sieste, son cartable-crocodile et ses petites habitudes : le manteau à accrocher à la patère, l'étiquette à coller dès son arrivée en classe, le bonjour à la maîtresse etc.
En moins de huit jours, après avoir passé deux ans à la maison avec sa maman, on peut dire qu'elle s'était intégrée.

Quand à nous, les parents, on a repris courageusement l'escrime, le tennis, la chorale et les réunions FCPE.
Et voilà : cette rentrée, on s'en faisait tout un monde, et puis finalement, en quelques jours, c'était bâclé.
Les enfants sont décidément formidables.

samedi 12 septembre 2009

Les Granges

A la campagne
Y a toujours un truc à faire
Aller aux champignons
Couper du bois, prendre l'air

A la campagne
Y a toujours un truc à voir
Des sangliers, des hérissons
Des vieux sur des tracteurs

Voilà, nous sommes aux Granges-le-Roi pour l'après-midi chez Magalie et Fred (mais si, rappelez-vous, ils venaient d'acheter une maison à la campagne). Leurs problèmes de kilos de terre manquante et de ligne téléphonique sont résolus et ils sont ravis de nous faire partager leur petit coin de paradis. Les enfants pataugent dans la bouillasse, ramassent des bâtons et filent sur leurs vélos ; les grands picolent et se plaignent de leur boulot. Magalie m'offre un livre dont le titre, j'espère, ne sera pas prophétique : "Travailler avec des cons".

Bref, on se dé-tend.

A la campagne
Y a des lieux pleins d'Histoire
Des châteaux tout cassés
Et des arbres centenaires

A la campagne, il y a de drôles de fées...

... qui ont même le droit de sauter sur les lits

A la campagne
j'ai envie d'être campagnard
d'avoir une grosse moustache
et un gilet en velours
Ca me donne envie d'être robuste et taiseux
Le patriarche bourru
d'une série de l'été de France 2
L'histoire d'une famille
qui lutte pour son domaine
Mais j'ai jamais le temps
parce que j'reste que le week-end

(Merci Bénabar)

vendredi 4 septembre 2009

Complexe d'Oedipe

Sidonie à son papa, un soir avant d'aller se coucher :
- Dis Papa, tu viens dormir avec moi dans mon lit?
- Non, ma chérie, ce n'est pas possible.
- Mais pourquoi? Mon lit est trop petit?
- Non, ma chérie, c'est parce que je dors avec Maman.
Sidonie, après réflexion :
- Oh, c'est dommage...
Puis, pleine d'espoir :
- Mais quand tu seras devenu petit comme moi, tu pourras dormir là (elle montre une petite place à côté d'elle), hein Papa?

mardi 1 septembre 2009

Papa choupinette et grototo

On dit que les enfants n'ont pas d'humour, mais c'est faux. Ils ont le leur, voilà tout.

Les deux blagues de l'été de Sidonie, 3 ans (proférées une bonne trentaine de fois chacune, car les petits adorent le comique de répétition) :

* Chaque fois qu'elle rote un peu bruyamment, ses yeux se plissent de joie, ses pommettes rosissent et elle s'esclaffe, d'une grosse voix à la fois honteuse et triomphante :
- J'ai fait un "gros toto" (jeu de mot avec "rototo", pour ceux qui ne sont pas familier avec le parler bébé un peu débilisant)

* En représailles à son papa, qui a tendance à l'appeler "Choupinette" (ce à quoi elle répond généralement avec vigueur : "J'suis pas une Choupinette! J'suis une Sidonie!"), elle a inventé un nouveau jeu. Le jeu consiste pour Sidonie à citer chaque membre de la famille, dans n'importe quel ordre mais en terminant toujours par Papa, suivi du mot "Choupinette". Cela donne à peu près cela :
- Maman SSchoû-pi-nette... (lentement et tout bas - on commence à sourire)
- Sidonie Sschooû-pi-nette... (lentement et un peu plus fort - on sourit de plus belle, le suspens monte)
- Eponine Sschoû-pinette... (plus vite et plus fort - on fait tous silence et on retient son souffle)
Et tout à coup, Sidonie, hilare, explose et lâche sa bombe à la vitesse d'une mitraillette :
- PAPA SSCHOUPINETTE!!!

Et là, il est de bon ton pour Régis de s'étrangler de surprise, de tempêter et de faire les gros yeux à grands renforts de "OH" faussement indignés.

C'est ça aussi, être parents.

La chanson de la lume et de la flume

Traduction en Sidonien de "Au Clair de la Lune", n° 1 de la chanson traditionnelle française :

Au clair de la lume, mon ami Pierrot,
Prête-moi ta flume, pour écrire un mot

Eh oui, notre mini bavarde de 3 ans, bien que forcément hyper douée, a un petit cheveu sur la langue et souffre encore de quelques défauts mineurs de prononciation.

En Sidonien, le "u", manquant terriblement de classe, devient "ou", à l'anglaise :
- Dis maman, est-ce que c'est déjà la noûit? (=nuit)
- Tu peux me passer la cuoûillère?
Les mots "Chaussons", "Chaussures" et "Chansons" sont, quant à eux, quasi homonymes, seul le contexte permettant de les distinguer (quoi que) :
- Papa, t'as vûu, j'ai mis mes chausschâns.
Certains termes, malgré des mois d'entraînement, restent méconnaissables aux oreilles non initiées. Ex : cawarde (=placard)
D'autres, jugés trop compliqués, n'existent tout simplement pas en Sidonien : la rebelle coccinelle, par exemple, après de multiples tentatives aussi courageuses que variées, a été définitivement bannie de son vocabulaire.
Enfin, le Sidonien se permet de faire l'économie de certaines lettres superflues :
- C'est pas RRRââve! (=grave)
La grammaire Sidonienne comporte aussi quelques variantes créatives, avec une prédilection pour les verbes pronominaux et les participes passés :
- Maman, j'y arrive pas, tu peux me t'aider? (du verbe "T'aider", donc)
- Tu sais, Eponine, c'est ma grande soeur, alors elle me t'aime, hein? (du verbe "T'aimer" etc.)
- C'est tout mouillé, il a pleuvu.
- Regarde ce que j'ai peindu! (variante en Eponinien d'il y a 3 ans : regarde ce que j'ai peinturé!)

dimanche 30 août 2009

Mes amis les crocos

Sidonie a toujours eu une relation très particulière avec cette sorte de reptiles verdâtres, pourvus d'une dentition puissante, de courtes pattes et d'une longue queue, à savoir : les crocodiles.

Souvenez-vous : tout bébé déjà, à l'aquarium de la Porte Dorée, elle avait essayé de jeter sa tétine dans la fosse aux crocos.

Quant au crocodile géant en peluche vert tendre, pourtant bien mignon, offert par ses grands-parents pour son premier Noël, elle entretient avec lui un rapport d'amour-haine à la limite de l'obsession: elle a commencé par l'exclure de sa chambre, refusant de dormir dans la même pièce que lui, sous prétexte qu'il avait une grande bouche et risquait de la manger, l'a relégué au salon où elle s'est mise à lui donner de grands coups de pied pour se venger d'une offense imaginaire, puis s'est découverte sur le tard une envie subite de lui faire de gros câlins et de lui tapoter la tête en murmurant "gentiiil, gentiiil".

Lors de notre dernière visite à la galerie paléontologique du Jardin des Plantes, fascinée par un squelette de caïman très réaliste, elle a fait une moue dubitative et a lâché :
- Il est un peu moche, hein?

Juste avant la rentrée des classes, partie pour acheter à ma fille son premier cartable, je dois avouer que son choix m'a plongé dans des abîmes de perplexité.

Car ignorant superbement les modèles Dora, Franklin, Hello Kitty et Winnie, que par ailleurs elle adore, elle est tombée en arrêt devant un joli petit sac à dos Samsonite en forme de... crocodile. L'éventail du bestiaire était pourtant vaste : sac-coccinelle, sac-tigre, sac-chien, sac-pingouin, sac-girafe.. Mais ma fille n'en démordait pas : elle voulait un cartable cro-co-dile.

Depuis, bien que ce soit "un garçon", elle l'a appelé Rose et a décrété qu'il était "très gentil" parce que "même quand il est dans mon dos, il ne mord pas".

vendredi 21 août 2009

C'est ça, être parents

Quand nos enfants sont là, on songe avec nostalgie à toutes ces choses inaccessibles aux pauvres parents que nous sommes :
- Feuilleter le Pariscope, se faire une toile et un restau sympa en amoureux
- Faire une sieste, crapuleuse ou non, sans être dérangés
- Flâner dans les boutiques pour dénicher le petit tailleur / la commode art déco / la table de jardin dont on rêve depuis longtemps
- Aller voir la dernière exposition photo de Cartier-Bresson ou se promener seuls, la nuit, dans Paris
- Prendre son petit-déjeuner dans le calme
- Se coucher tard pour regarder les épisodes 9, 10, 11, 12 de Dexter, saison 2 et se réveiller encore plus tard le lendemain

Quand, par miracle, nos enfants ne sont pas là (en vacances à la mer avec leurs grands-parents et leur oncle et tante, par exemple), on se précipite pour faire toutes ces choses dont on rêve, justement.
On mange au restaurant, on se couche tard, on connaît toute la programmation du UGC Ciné Cité Les Halles par coeur, on se promène main dans la main sans horaires précis... Et c'est délicieux.

Mais le matin du 3ème jour (ou du 5ème, ou du 7ème, ça dépend des parents), on se réveille avec une drôle de boule dans la gorge. Et on songe avec nostalgie à l'irrésistible bouille de nos enfants, à leurs sourires, leurs câlins du matin, leur odeur de pain au chocolat ou de tartine beurrée, et même à leurs cris et à leurs pleurs. C'est là qu'on se rend compte que nos affreux jojos nous manquent.
Deux jours avant qu'ils ne rentrent, on n'en peut plus d'attendre, on est comme des lions en cage. Et quand enfin, ils sont de retour, on les embrasse à les étouffer et on oublie instantanément le cinéma, les sorties et l'expo qu'on a ratée. On s'empresse de leur préparer des grenadines, de les emmener au square ou à la piscine, de leur moucher le nez, de leur lire pour la énième fois "T'choupi fait une colère" et on est HEU-REUX.

C'est ça, être parents.

mercredi 19 août 2009

Dur dur stop

Revenue de vacances avant-hier STOP Dur dur STOP Vous raconterai tout promis STOP mais plus tard STOP Bises STOP