jeudi 12 novembre 2009

Miossec mouille la chemise











Christophe Miossec, en concert à Massy ce Lundi soir pour présenter son nouvel album Finistériens, est du genre chanteur engagé, qui donne de sa personne et transpire en public.
Et, comble d'ironie pour un artiste qui a la réputation sulfureuse de ne pas boire que de l'eau, il aime balancer des bouteilles d'Evian sur la scène, qui forment en tombant de jolies flaques translucides et glissantes, que ses techniciens essaient tant bien mal d'essuyer à grands coups de serviettes-éponge. Il adore aussi shooter dans les fils électriques, jouer avec le pied de son micro, se taper la tête avec ses propres cymbales, chanter à moitié allongé par terre etc.
Entier, volontiers excessif, déchiré et déchirant, provocant, Bretonnant, agaçant, touchant, nonchalant et drôle, puis éructant et violent, il crie sa révolte plus qu'il ne chante, puis susurre des mots d'amour, dans un souffle embrumé d'alcool. Il a influencé Cali, qui le vénère, et Renan Luce, qui dit avoir eu envie de faire des concerts en voyant Miossec sur scène.
Miossec est unique : sa voix, intéressante et chaleureuse, manque à la fois de technique et de puissance ; mais il est un interprète inimitable, qui vit ses chansons comme si c'était la première fois, et un auteur surdoué, maniant une langue empreinte de poésie, d'autodérision et d'humour. Il a 45 ans et en paraît 60. Il est, en somme, un dinosaure du rock français, certes imbibé de gin mais avec une pêche d'enfer et le don rare de capter l'air du temps.

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