jeudi 4 décembre 2008

Aide-toi et le ciel t'aidera

Une fois n'est pas coutume, je me fais le plaisir d'aller deux fois au cinéma cette semaine.

La première fois seule, pour déguster le délicieux "Aide-toi et le ciel t'aidera" de François Dupeyron, avec Félicité Wouassi et Claude Rich, tous deux formidables. Le sujet, les galères d'une mère black de quatre enfants dans une cité des Mureaux, est déprimant à souhait : tandis que le mari meurt le jour du mariage de la fille aînée, le fils aîné, petit dealer, se retrouve en prison, la fille cadette avoue qu'elle est enceinte de 7 mois de père inconnu et le dernier fils manque de se tuer en faisant de la mobilette sur le toit de l'immeuble. Mais vous me croirez si vous voulez, le film n'est pas triste du tout, il est même bourré d'humour, de chaleur et d'espoir. On frissonne, on rit, on s'émeut, on vibre à l'unisson de cette mère-courage qui ne s'avoue jamais vaincue et dont la devise est : "Pour chaque problème, il y a toujours une solution".
Le réalisateur semble avoir retrouvé la recette magique des comédies italiennes comme "Affreux, sales et méchants'" ou du "Raining stones" de Ken Loach : derrière la misère et les ennuis apparemment insurmontables, il y a le rire, il y a... la vie.
François Dupeyron, au centre du débat qui suit la projection, se révèle un auteur passionnant, intelligent et ouvert, loin de l'image sombre et torturée que peuvent donner de lui certains de ses films comme "La Chambre des officiers". Il n'hésite pas à partager avec les spectateurs ses doutes de metteur en scène et l'air de rien, nous en apprend beaucoup sur son métier.

Le lendemain soir, Magalie et moi allons trembler et souffrir devant le terrifiant "L'échange" de Clint Eastwood avec Angelina Jolie, l'histoire véridique, dans les années 20, d'une jeune mère célibataire, Christine Collins, dont l'enfant disparaît, puis lui est rendu trois mois plus tard. Sauf que Christine Collins ne cessera jamais de clamer que ce garçonnet-là n'est pas son fils, même lorsqu'on essaiera de la faire passer pour folle et qu'elle sera internée en hôpital psychiatrique. Le film est très dur mais magnifiquement interprété et mis en scène et on sort de là assommé, les jambes coupés, le souffle court.
Ames (trop) sensibles s'abstenir!

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