lundi 7 avril 2008

Trois BDs

Planter des clous de Manu Larcenet
Ceux qui ont lu les trois premiers opus du "Combat ordinaire" attendent forcément avec impatience ce dernier tome de la saga de Marco-le-photographe-névrosé-qui-vit-à-la -campagne.
Et ils ne seront pas déçus, car il clôt le cycle en beauté.
Quant à ceux, s'il y en a encore, qui ne connaissent pas Manu Larcenet, précipitez-vous pour acheter les quatre albums de ce "Combat ordinaire" et dégustez-les sans modération. C'est beau, gai et triste, comme les "Mistrals gagnants" de Renaud. C'est vrai, c'est léger, c'est dur, ça fait chaud au coeur et mal au ventre. Personne ne ressemble à Marco et pourtant, Marco, c'est chacun d'entre nous. C'est la vie, la mort, la famille, l'amour, l'amitié, la culpabilité comme si vous y étiez.
Riez, pleurez, méditez. Et puis demandez-vous ce que c'est, pour vous, que de "planter des clous".
"Y'a pas à dire, quand elle n'est pas hideuse, la vie est magnifique"
"Nous ne pourrons pas nous passer de l'essentiel bien longtemps"

Blankets
de Craig Thompson
USA, années 70. C'est l'histoire douce-amère, miraculeuse, d'un premier amour. Celui qu'on ne vit qu'une fois - et encore, quand on a de la chance. Celui qui nous saisit et ne nous lâche plus, en dépit de la famille, de la société, de la religion, du bon sens. Celui qui nous construit, nous fait souffrir et nous aide à devenir adulte. Et qu'un jour on oublie, comme cette couverture patchwork au fond d'un vieux carton.

Là où vont nos pères de Shaun Tan
Grand Prix du dernier Festival d'Angoulême, "Là où vont nos pères" est un curieux et merveilleux album sans parole, sans bulle et sans bruit, qui raconte l'histoire universelle, tantôt tragique, tantôt exaltante de tous ces pères exilés qui décident de s'installer "ailleurs" pour faire vivre leur famille. Avec poésie et originalité, l'auteur nous fait revivre l'ambivalence des sentiments des immigrés arrivant en pays inconnu : l'angoisse de ne rien comprendre à des coutumes et à un language étranges, et l'émerveillement devant tant de nouveauté et d'exotisme. Et l'espoir, toujours, de s'en sortir et de réunir à nouveau sa famille.

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