mercredi 3 septembre 2008

Les insomnies de Sidonie

Il était une fois une petite fille qui s'appelait Sidonie et qui avait toujours très bien dormi la nuit, sans jamais faire d'histoires pour aller se coucher. Quand on la déposait dans son lit le soir, elle se tortillait de plaisir et s'endormait bien vite, le sourire aux lèvres.
Mais un jour, lors du mariage de sa tata, ses parents la laissèrent s'endormir seule dans leur chambre d'hôtel, non loin de la fête, et repartirent festoyer. Elle prit peur et se mit à pleurer très fort.
La nuit suivante, elle fût réveillée trois fois par de vilains cauchemars.
Quelques jours plus tard, les cauchemars revinrent et elle se réveilla à nouveau plusieurs fois par nuit. Le lendemain soir, craignant le retour des cauchemars, elle hurla "A peur!" quand on la mit au lit et refusa tout net de s'endormir. Cette nuit-là, elle tomba d'épuisement à 5h du matin.
Ses parents, désemparés, ne savaient que faire pour la calmer. Ils essayèrent différentes stratégies mais aucune de fonctionnait vraiment. Ils la veillèrent à tour de rôle jusqu'à ce qu'elle s'endorme, parfois même s'allongeant par terre à côté de son lit, mais dès qu'elle se retrouvait seule, elle se réveillait en hurlant. Ils tentèrent de la raisonner, lui montrèrent qu'il faisait nuit et que tous les voisins dormaient, mais en vain. Epuisés par leurs nuits en pointillé, ils la grondèrent très fort, sans plus de succès. Ils allumèrent une veilleuse et lui mirent une douce musique, ce qui la soulagea un peu et atténua ses cris.
Mais les vacances arrivèrent. Dans un gîte de montagne, elle tomba dans l'escalier, ce qui sembla réveiller ses angoisses. On ne parvint à la faire dormir que dans le lit de sa grande soeur. En Bretagne, elle criait chaque fois qu'on la laissait seule dans son lit mais ne s'endormait pas mieux lorsque quelqu'un restait à son chevet pour la rassurer.
L'été fini, de retour à la maison, ses parents décidèrent de tout reprendre en main et rapidement, trouvèrent une solution : Sidonie accepta d'aller au lit sans pleurer, sans crier, à condition qu'on lui laissât la grande lumière de sa chambre allumée jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Sidonie n'eût plus besoin de petite musique, ni qu'un adulte reste avec elle, ni de dormir dans le lit de sa grande soeur.
Elle avait juste très peur du noir.

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